Plus de psychiatres demandés
SANTÉ. On compte 35 psychiatres en Mauricie et au Centre-du-Québec, soit 1 psychiatre pour 13 000 personnes. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) a fait la demande pour ouvrir d’autres postes dans la région.
Au Québec, on compte 1 psychiatre pour 8 000 personnes. Le but de la demande du CIUSSS MCQ est de se rapprocher du ratio national. Pour l’ensemble des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec, le bassin de population adulte est évalué à 423 000 personnes.
Présentement, sept postes de psychiatres sont vacants dans la région, principalement à Trois-Rivières et Shawinigan. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que les psychiatres en poste voient plus de patients.
«Notre clientèle est composée surtout de gens plus vulnérables qui ne peuvent pas toujours se déplacer très loin, indique Dre Marie-Claude Parent, psychiatre et chef du département régional de psychiatrie pour le CIUSSS MCQ. Un patient de Trois-Rivières n’ira donc pas consulter un psychiatre à Drummondville. Il est difficile d’évaluer le nombre de patients qu’accueille chaque médecin.»
Du côté des policiers de Trois-Rivières, de plus en plus d’interventions sont réalisées pour des cas de santé mentale. En 2015, on recense 423 interventions liées à la santé mentale. C’est deux fois plus que l’année précédente. On serait porté à croire que cette statistique ferait exploser la demande chez les psychiatres, mais ce n’est pas le cas.
«Quand on parle de cas de santé mentale, c’est très vague, précise Christine Laliberté, directrice du programme en santé mentale adulte et dépendance pour le CIUSSS MCQ. C’est un terme qui est souvent utilisé pour les troubles psychosociaux et les problèmes de toxicomanie, mais ça ne veut pas dire que ce sont tous des gens qui ont besoin d’un psychiatre.»
«Il y a beaucoup de problématiques qui nous sont adressées, mais qui ne devraient pas l’être, renchérit Dre Parent. Parfois, les gens ont besoin d’un intervenant social et non d’un psychiatre. Il y a plusieurs services offerts par les CLSC et les organismes communautaires qui peuvent répondre précisément aux besoins des gens. Les psychiatres devraient être appelés en dernier recours.»
Plus de cas à l’urgence
Selon Mme Laliberté, on note une hausse des cas psychiatriques à l’urgence depuis quelques années. «Ce sont souvent des gens qu’on amène à l’hôpital parce qu’ils sont en état de crise», dit-elle.
De façon plus globale, le CIUSSS MCQ enregistre une légère hausse régionale au niveau de la demande. On parle d’une augmentation de 6,6 % pour les troubles psychiatriques graves. Pour ce qui est des troubles modérés, il s’agit plutôt d’une diminution de 3,3 %.
Par ailleurs, environ une fois par mois, les psychiatres se déplacent dans des Groupes de médecine familiale (GMF) pour supporter les médecins de famille.
Collaboration avec les policiers
Le CIUSSS MCQ et les policiers de Trois-Rivières collaborent déjà sur plusieurs projets. Par exemple, des policiers siègent au comité de travail sur la prévention du suicide.
Dans quelques semaines, aux alentours du début de juin, le CIUSSS MCQ et les policiers vont se rasseoir à une même table pour élaborer une stratégie d’intervention pour les cas de santé mentale et de psychiatrie. «On veut voir quels moyens on peut mettre en place pour mieux se soutenir mutuellement», précise Mme Laliberté. Un autre besoin exprimé par cette dernière est l’ajout de cliniques pour jeunes psychotiques un peu partout en région.