«Je ne suis pas une plagiaire et on veut me coller cette étiquette au front» – Djemila Benhabib
CONTROVERSE. Djemila Benhabib était de passage en Mauricie pour défendre sa position. Celle qui s’est vue critiquée pour plagiat et blâmée par le Conseil de presse se dit «maintenant sereine avec la situation».
«J’admets avoir fait quelques raccourcis et avoir fait des erreurs bien involontaires. Il y a eu une charge médiatique et politique contre moi, chose que je ne méritais pas. On a presque fait mon procès! Par raccourcis, j’entends, par exemple, de prendre des notes, les recopier et ne pas toujours mettre la source.»
«Or, la plaignante aurait pu me le dire et j’aurais admis mon erreur, erreur que j’aurais corrigée. Le Conseil n’a pas tenu compte du contexte du tout. Je suis une blogueuse, donc je travaille en solitaire. Si un lien [Internet] part en ligne ou un italique est manquant dans le texte, je n’ai personne pour me relire, contrairement aux journalistes. Le Conseil n’a pas tenu compte de ma démarche», plaide Mme Benhabib.
«On a souligné quelques mots et quelques phrases ici et là. Ensuite, j’ai reconnu la plaignante et je me suis souvenue qu’elle me traquait depuis dix mois sur les réseaux sociaux. Traquez une personne pendant des mois et il y a de bonnes chances que vous y trouviez des poux.»
Mme Benhabib a ensuite parlé «d’approximation» dans le domaine journalistique.
«Je ne suis pas en guerre avec le Conseil ou les médias, mais les médias font de l’approximation, car c’est un monde où la nouvelle va vite, mais la correction peut être apportée. Pour ma part, à aucun moment on ne me donne la chance de corriger ce qu’on me reproche. Je ne suis pas une plagiaire et on veut me coller cette étiquette au front.»
Djemila Benhabib a également critiqué le fait que La Presse et Radio-Canada ait eu accès au jugement du Conseil de presse avant d’en avoir été elle-même informée.
«Est-ce que le Tribunal n’a pas d’éthique? (…) J’ai tout écrit au Conseil de Presse et j’ai expliqué ma position de blogueuse et ma place à Sympatico. Visiblement, aucun de mes commentaires n’a été retenu. Ils ont pris à la légère cette plainte et les dommages que cette histoire pourrait m’occasionner.»
«Bref, le jugement à mon égard a été tellement sévère que je le rejette. Je suis prête à faire mon autocritique, mais c’est comme si je n’avais pas le droit à l’erreur. On dirait que tout est fait dans le but de me détruire et de porter atteinte à ma liberté d’expression.»
Mme Benhabib est présentement en période de promotion de son essai «Après Charlie», lancement qui a connu du succès en France.
Le Conseil de presse réplique
La présidente du Conseil de presse du Québec, Paule Beaugrand-Champagne, a répondu aux critiques de Mme Benhabib par le biais d’une lettre ouverte publiée sur le site Internet de l’organisation.
Mme Beaudgrand-Champagne souligne notamment que «le Conseil n’est à la solde de personne, sinon du public et il ne défend aucun parti, sinon celui de la justice. Prétendre le contraire est soit malhonnête, soit mal avisé».
Pour lire la lettre complète: http://conseildepresse.qc.ca/actualites/chroniques/lettre-ouverte-reponse-aux-critiques-de-mme-benhabib-envers-le-cpq/