Enjeux environnementaux: la rivière Milette ciblée
ENVIRONNEMENT. La brochure du Conseil régional de l’environnement (CRE) de la Mauricie cible des enjeux spécifiques pour la région, tant pour Trois-Rivières que pour le Haut-St-Maurice.
«Les infrastructures urbaines de la Mauricie n’ont pas été nécessairement été conçues pour supporter les pluies abondantes et plus fréquentes, peut-on lire dans le document. Les villes se sont développées rapidement au détriment de milieux humides qui sont normalement déjà saturés en eau et drainés pour faire place aux constructions.»
«Le cas de la rivière Milette à Trois-Rivières est particulièrement éloquent à ce sujet. Les dégâts provoqués par les crues vont de l’affaissement de certains terrains à la destruction partielle de routes, en passant par l’inondation des sous-sols des bâtiments.»
Foresterie et agriculture
La Haute-Mauricie, dont le milieu économique dépend de la foresterie, subira des changements importants en raison de l’augmentation des feux de forêt.
Par exemple, l’été 2010 a eu des répercussions énormes avec une cinquantaine de feux de forêt, dont une dizaine étant hors contrôle, notamment celui qui a forcé l’évacuation de la communauté de Wemotaci.
Des 250 000 hectares de forêt qui ont brûlé au Québec, 105 000 hectares se trouvaient en Mauricie.
«Les feux de forêt pourront certes créer des opportunités pour la culture des bleuets et des champignons sauvages, et pour la biomasse à partir du bois non récupéré, mais ils perturberont les coupes forestières ainsi que leur rentabilité», fait valoir le CRE.
Quant au domaine agricole, la recrudescence de période de chaleur et de sécheresse aura un impact sur les récoltes. Avec des hivers plus doux, une augmentation de l’émergence d’espèces exotiques envahissantes sera observée.
«Par exemple, la pyrale du maïs risque de faire des ravages dans les cultures de la région, particulièrement celle du maïs sucré, mais aussi celles du poivron, de la pomme de terre et du haricot vert. La gestion de ce ravageur occasionnera des coûts de production plus élevés pour les agriculteurs», peut-on lire.
Tourisme
Le secteur touristique devra aussi s’adapter aux changements climatiques.
«Les périodes de canicule et de sécheresse en été, se manifestant par une réduction du niveau d’eau, influenceront le déplacement des plaisanciers sur la rivière Saint-Maurice. À l’opposé, les pluies abondantes affecteront le balisage de la rivière pour les plaisanciers. Les activités hivernales subiront elles aussi les aléas des changements climatiques qui amèneront notamment un hiver plus tardif et des redoux anormaux pendant la saison.»
«On peut donc s’attendre à un déclin des jours d’activité, qui se répercutera particulièrement sur la pratique du ski de fond et de la motoneige. Pour cette dernière activité, dont les retombées économiques sont importantes pour la Mauricie, une baisse significative du taux de fréquentation pourrait être observée d’ici 2020.»