«Il est froid comme son hiver!»
Il m’ignore, il est froid comme son hiver québécois.
Par Elvire T. Juteau
www.casafriq.com
J’ai décidé d’écrire aujourd’hui sur un fait de société apparemment bénin mais qui occasionne des frustrations autant chez mes amis québécois qu’africains tout sexe confondu.
Ce sujet c’est la séduction.
En d’autres termes comment est perçue la séduction de chaque bord? Je parlerai principalement de mon expérience en tant qu’Africaine en m’inspirant aussi de témoignages d’amies africaines.
En Afrique en général, la démarche de séduction est entamée par la fille ou le garçon qui est intéressé par un tel ou une telle.
Mais le dernier pas que je nommerai LA DÉCLARATION, le pas final est fait par l’homme. Dans l’éducation d’une femme africaine ce serait manquer de classe voir dégradant de draguer un homme.
Une femme africaine dans ma culture a beau être amoureuse, elle usera de toute sa séduction pour le démontrer de façon indirecte à l’homme. Jamais elle n’osera faire le premier pas décisionnel, LA DÉCLARATION.
Il y en a même qui iront jusqu’à refuser la première drague de l’homme qu’elle aime juste pour dire qu’elle n’est pas une fille facile ou juste pour se sentir digne.
…et au Québec
Arrivée ici au Québec, la dynamique est toute autre; ici la femme drague, la femme prend de l’initiative pour obtenir l’homme qu’elle désire, l’homme qu’elle aime, une femme fait LA DÉCLARATION.
Regarder agir ainsi une Québécoise, peut être déstabilisant pour l’Africaine, voire choquant.
L’attitude de l’Africaine devient critique quand elle est amoureuse d’un homme québécois.
J’entends dans ma communauté des propos du genre: «Il m’ignore mon collègue québécois, il est froid comme son hiver!», «Mon voisin est célibataire, on discute super bien ensemble mais il n’ose pas me draguer pourtant je sens le courant bien passer entre nous!», »Je le séduis indirectement mais il ne me dit rien…»
– Oui mais toi dis-le lui! Regarde-le dans les yeux et dis-lui que tu souhaiterais qu’il devienne ton petit-ami! Fais-lui LA DÉCLARATION!
Mais non, l’Africaine ne peut pas faire des affirmations crues de même, elle n’osera pas.
Et de son côté le Québécois, voisin, collègue ou ami d’université qui peut-être avait lui aussi du béguin pour elle, de peur d’écorcher la sensibilité d’une Africaine pourrait aussi se sentir frustré de ce froid sans nom qui règne entre eux.
Bref, pour simplement vous dire chères consoeurs et amies africaines, d’osez sortir de votre réserve culturelle et rejoindre le Québec dans son audace séductrice.
Je ne vous demande pas non plus de devenir des chattes en chaleurs sautant sur tout ce qui bouge! Juste prendre un peu plus d’initiative et exprimer simplement vos émotions, vos désirs, c’est libérateur!
Et vous hommes Québécois, soyez plus entreprenants quand il s’agit d’une Africaine, c’est une femme à part entière comme les autres sauf que culturellement il faut allé la chercher dans la case famliale et la faire sortir, vous n’écorcherez aucune sensibilité.
Une prochaine fois, j’aborderais le cas de l’homme africain, qui est un tout autre acteur de séduction plus entreprenant et plus audacieux que leurs consoeurs.