Pleins feux sur les joueurs de boccia
Pratiquer un sport lorsque nos membres sont pratiquement tous paralysés peut sembler impossible. Les joueurs de boccia vous diront certainement le contraire.
Cette activité s’apparente étrangement au jeu de pétanque. L’objectif est de lancer sa boule le plus près possible du cochonnet. Mais comment un athlète peut-il réaliser cet objectif sans l’usage de ses mains ni de ses jambes?
«Ils jouent à l’aide d’une rampe. Il y a également une personne qui peut les aider à déplacer celle-ci sur le terrain. Mais, elle est toujours de dos. Elle ne peut intervenir. Lorsqu’un joueur réussit un bon coup, le crédit lui est entièrement accordé. C’est des plus valorisant», raconte la physiothérapeute Nicole Bellerose, du Centre de réadaptation Interval.
Stratégie
Non seulement ce sport fait travailler physiquement certains participants, mais le boccia est également un sport de stratégie.
«Il faut être attentif aux coups des adversaires, note Mme Bellerose. Il faut aussi bien placer sa première boule. Ça dicte le reste de la partie. C’est tout aussi important que de compter le premier but au hockey.»
Plaisir
Annie-Kim Charest-Talbot est atteinte de paralysie cérébrale. Ses bras et ses jambes en sont touchées. Cela n’empêche pas la Trifluvienne de garder le sourire lorsque vient le temps de pratiquer son sport préféré.
«J’ai grande confiance en mes moyens lorsque je suis sur le terrain. Je suis sûre que je vais obtenir de bons résultats au Défi sportif», a-t-elle lancé quelques minutes avant la compétition dans le cadre du Défi sportif.
«Même si tout le monde aime gagner, le plus important, c’est la détermination. C’est l’fun de faire une activité. En même temps, ça permet de faire du social», rajoute-t-elle.
Club
Le club de boccia de la Mauricie a été fondé il y a trois ans, tout juste après la première participation du Centre de réadaptation au Défi sportif, dans cette discipline. L’organisme a chapeauté les premiers pas du groupe, mais c’est André Lamothe qui a amené des bases solides au club.
La fille de M. Lamothe, Josée, est une athlète hors-pair du boccia. Elle fait partie d’Équipe Québec et est l’une des championnes canadiennes du sport.
«Au départ, elle était seule à en faire dans la région. Trouver des endroits où pratiquer était difficile. Quand nous avons entendu parler des démarches du Centre, on s’est joint à eux. Aujourd’hui, nous avons une équipe pour la Mauricie et une autre pour le Centre-du-Québec. Question de les pratiquer pour le Défi sportif, nous avons tenu une compétition amicale entre les deux régions.»
L’initiative a tellement bien fonctionné qu’elle est devenue une tradition mensuelle.