Une partie du parc Girard ciblée pour accueillir des logements sociaux
Dans le but d’avoir des terrains municipaux disponibles rapidement pour accueillir des logements sociaux, la Ville de Trois-Rivières est en réflexion pour autoriser la construction de logements sociaux dans une partie du parc Girard, à l’angle de la rue Marguerite-d’Youville.
Notons qu’il n’y a pas de projet à proprement parler pour ce terrain à l’heure actuelle. Le Cabinet du maire avait demandé à l’administration municipale de se pencher sur les terrains appartenant à la Ville qui seraient en mesure d’accueillir rapidement des projets de logements sociaux.
« Depuis deux ou trois ans, des gens débarquent au Cabinet pour nous présenter des initiatives qui s’adressent à l’ensemble du Québec. L’ennui, c’est qu’on ne savait pas où on pourrait installer ces projets. Alors pourquoi ne pas commencer à prendre de l’avance sur ces projets pour que l’on soit prêt à accueillir un projet qu’on trouvera intéressant », explique le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, citant en exemple le projet Mission Unitaînés qui se déploiera dans une dizaine de villes du Québec.
L’analyse derrière la recherche de terrain s’est justement basée sur les critères appliqués au projet Mission Unitaînés qui pourrait bénéficier d’une deuxième phase de développement. Pour ce faire, il fallait dénicher un terrain suffisamment grand pour accueillir un immeuble de six étages comptant 100 unités.
Un seul terrain appartenant à la Ville correspondait à ces critères: la pointe du parc Girard, à l’angle du chemin Sainte-Marguerite et de la rue Marguerite-d’Youville.
« Il fallait aussi que le terrain ait une superficie de 2800 mètres carrés, qu’il soit desservi par les services et n’ait pas à être décontaminé et qu’il soit situé à proximité des services et d’une desserte de transport collectif. On a dû faire une analyse plus poussée pour trouver deux terrains, l’autre étant dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, mais celui du parc Girard était le seul suffisamment grand pour un projet de l’ampleur d’Unitaînés », précise Robert Dufresne, chef de service – Développement, redéveloppement et programmes à la Ville de Trois-Rivières.
« Le nerf de la guerre dans les projets de logements du genre, c’est d’être prêt et de pouvoir être en mesure dire oui tout de suite, ajoute-t-il. Pour l’instant, dans le cas d’Unitaînés, on est sur la liste d’attente. Si on va de l’avant, ça nous permettra d’être capable d’appliquer sur la deuxième phase de Mission Unitaînés qui est en négociation avec le gouvernement pour poursuivre la construction de logements sociaux pour aînés. Si ce n’est pas pour ce projet, le terrain pourrait en accueillir un autre de taille similaire. »
Advenant un projet de logements dans une partie du parc Girard, les jardins communautaires seraient conservés. (Photo L’Hebdo Journal)
Les jardins communautaires conservés
La zone du parc Girard qui serait concernée par ce changement de zonage s’arrête avant les jardins communautaires, de sorte que ceux-ci seraient conservés dans leur forme actuelle. La Ville de Trois-Rivières affirme qu’il est aussi prévu d’y conserver « le plus d’arbres possible ».
Le conseiller municipal du district de La-Vérendrye, Dany Carpentier, se préoccupe toutefois du fait qu’un éventuel projet de près de 100 logements sociaux soit si près des jardins communautaires aménagés dans le parc Girard. « Les gens du coin se sont battus pour défendre ce parc. On y plante des arbres chaque année », souligne le conseiller en invitant à informer les citoyens du quartier sur cette proposition de changement au zonage d’une partie du parc.
La proposition de créer la zone RES-3640 pour autoriser des logements sociaux à proximité de l’intersection des rues Sainte-Marguerite et Marguerite-d’Youville se retrouvera sous peu à l’ordre du jour d’une séance publique du conseil municipal. La Ville tiendra une soirée de consultation publique au sujet de la création de cette zone quelques jours avant la séance publique à laquelle le projet serait présenté pour son adoption. Les détails de cette consultation publique suivront prochainement.
« On vit une réalité où on est en pleine crise d’habitation. Il faut y répondre de différentes façons. Il y a l’abordabilité et l’accès à l’habitation. Cependant, pour travailler sur l’abordabilité, il faut aussi travailler sur l’offre et la faire augmenter. Il faut créer des portes dans un souci de densification, sans toutefois le faire de façon sauvage », commente le maire.
La Ville de Trois-Rivières s’est fixé un objectif de créer 350 unités de logement social et abordable. Deux ans plus tard, on en est à environ 40% de l’objectif.