Le Bon citoyen lance un appel à l’aide

L’organisme qui soutient les gens dans le besoin du secteur Cap-de-la-Madeleine depuis plus de 30 ans sollicite l’aide de la population et des entreprises afin de pouvoir poursuivre sa mission.

Le Bon citoyen sonne l’alarme et prévient qu’il a besoin du soutien de la communauté pour continuer de mener à bien les actions de bienfaisance sur son territoire.

« On n’est pas découragé, on n’est pas à terre, mais on a besoin des gens, on a besoin de la communauté, on a besoin des entreprises, laisse tomber la directrice générale du Bon citoyen, Nathalie Bruneau. On a besoin de tous les intervenants pour réussir à faire cette mission-là. »

Le Bon citoyen était jusqu’à très récemment un des rares organismes communautaires du Québec à s’autofinancer. 90 % de ses revenus proviennent de la boutique de vente d’articles usagés et de la friperie, situées sur la rue Fusey, dont on rappelle l’existence à l’aube de la période des achats du temps des fêtes.

« Cette façon-là qu’on a de recycler, c’est énorme ce qu’on fait pour l’environnement, c’est aussi la façon de s’autofinancer. C’est ça qui nous différencie des autres organismes. Notre financement repose principalement sur les revenus de la boutique. Malgré que nos ventes n’ont pas baissé, elles sont assez stables, les coûts ont vraiment augmenté. »

Malgré la hausse du nombre de demandes d’aide, l’organisme a dû se résigner à réduire ses effectifs pour des raisons budgétaires, passant de 30 à 20 employés.

« Quand on a commencé, il y avait une centaine de familles. Puis là, on est rendu avec presque 240 familles par mois. Ça touche quasiment 400 personnes. C’est énorme les demandes qui ont augmenté, avec une plus petite équipe, puis avec des frais qui ont augmenté aussi. »

Pour démontrer l’impact concret de l’organisme, le président du conseil d’administration, Yves Turcotte, trace le bilan de l’année 2023 du Bon citoyen.

« Il y a eu 11 000 services rendus, 7 300 paniers distribués, 2 300 personnes aidées. Ce sont 5,5 millions redistribués à la communauté. 2,5 millions grâce aux services d’aide à l’impôt. L’autre 3 millions, ce sont les denrées alimentaires qu’on distribue à chaque semaine aux gens. »

« Sur les 11 000 services rendus à la population, on comprend tout l’ensemble de ce qu’on fait: les 800 heures d’intervention sociale, la distribution alimentaire avec les familles, avec l’intervenante, la friperie, les dons en vêtements, les biens usagés, les dons en meubles », complète Mme Bruneau.

Le vice-président d’Uni-recycle, Mikee Gervais.

Une première entreprise répond « présent »

Les deux fondateurs d’Uni-recycle ont été les premiers à entendre le cri du cœur lancé par le Bon citoyen.

« En tant qu’entreprise, on ramasse de l’équipement électronique. On va leur redonner des équipements électroniques qui vont pouvoir avoir une deuxième vie, qu’ils vont pouvoir revendre », a annoncé le vice-président d’Uni-recycle, Mikee Gervais, qui avait débuté son témoignage sur une note plus personnelle et émotive.

« Quand j’avais 19 ans, j’ai acheté mon premier divan ici. Je n’avais vraiment pas les moyens. Quand j’étais encore plus jeune, j’avais de la misère à manger. Ma mère, qui était monoparentale, est allée au Bon citoyen pour pouvoir nous aider à s’alimenter. »

L’autre fondateur de l’entreprise et lui ont également été clients du Bon citoyen lors de l’agrandissement de leurs locaux.

« On a acheté du mobilier pour meubler nos nouveaux bureaux. On n’est pas obligé d’acheter juste des équipements flambants neufs. On peut tout le temps être en conscience écoresponsable puis acheter des équipements en seconde vie. On avait besoin de tables de conférence, de chaises. On s’est dit pourquoi ne pas aller voir le Bon citoyen. »

« À la base, on s’est dit que ça ne s’adressait pas à nous, qu’on ne devrait pas se donner la permission d’acheter ça, raconte Patrick Gervais. En les rencontrant, on a réalisé que la table qui n’est pas vendue, elle vole la place d’une autre table qui est prête à vendre. Si on l’achète, non seulement on fait rentrer de l’argent dans les poches du Bon citoyen, mais il y a un nouveau produit qui va prendre sa place. »

Collectes de fonds

L’automne représente un moment fort de l’année pour le financement du Bon citoyen.

Au début d’octobre, une quarantaine de bénévoles ont recueilli plus de 9700 $ au coin des rues du secteur.

Il reste une soixantaine de places pour participer au cocktail-bénéfice qui se déroulera le 20 novembre. Au menu: des bouchées, un encan silencieux et des témoignages inspirants. Les billets sont disponibles au coût de 125 $ sur le site web de l’organisme.

Enfin, ce sont les bénévoles du Bon citoyen qui se chargent de l’emballage des cadeaux au Centre Les Rivières du 5 au 24 décembre.

Il est également possible d’offrir du temps au Bon citoyen ou d’en devenir membre au coût de 25 $ par année.