Itinérance: la Halte-douceur et la Halte-chaleur vont de l’avant
Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, était de passage à Trois-Rivières pour annoncer un financement supplémentaire de plus de 1,3 M$ pour mieux répondre aux besoins des personnes en situation d’itinérance, dont les projets de Halte-douceur et de Halte-chaleur de Point de rue et du Centre Le Havre.
À la Halte-douceur de Point de rue, l’investissement permettra notamment d’embaucher un intervenant supplémentaire, ainsi qu’un gardien de sécurité. Cela permettra d’assurer un total de 1800 heures d’encadrement de plus que lors de l’hiver dernier, l’objectif étant d’améliorer la cohabitation avec le voisinage. Celle-ci sera ouverte du 11 décembre au 11 avril.
Le financement octroyé permettra aussi au Centre Le Havre d’ouvrir une halte-chaleur dans le secteur du Cap-de-la-Madeleine, plus précisément dans le Bas-du-Cap, afin de répondre à une demande grandissante dans le secteur Est.
« On a développé un itinéraire de services en complémentarité avec de nombreux partenaires. On a écouté nos collègues et la population. Depuis quelques années, nos collègues de l’organisme Ebyôn crient un peu au secours. On a décidé de lever la main pour tenir une halte-chaleur au Cap-de-la-Madeleine. Pour nous, c’est un point de service où les gens pourront se réchauffer la nuit, de 20h à 8h », précise Karine Dahan, directrice générale du Centre Le Havre.
Karine Dahan, directrice générale du Centre Le Havre. (Photo Marie-Eve Alarie)
L’idée serait de mettre en place un service de navette pour les personnes du centre-ville qui n’auraient pas trouvé de place en situation d’urgence.
L’organisme poursuit ses démarches pour trouver un lieu qui permettrait d’accueillir les personnes en situation d’itinérance au plus tard à partir du 1er décembre.
Ces deux projets, qui se partagent un financement de 567 993$, permettront de répondre aux besoins de 65 personnes simultanément.
« L’hiver s’en vient. Il commence à faire froid. J’ai peur de perdre des gens parce qu’ils dorment dans la rue. Avec ces deux projets, on n’amène pas de solution à l’itinérance, mais on amène une solution pour qu’ils puissent passer l’hiver, souligne le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, qui a insisté auprès du gouvernement pour que les deux projets obtiennent du financement. Il fallait avoir ces deux projets complémentaires pour desservir l’ensemble du territoire cet hiver. L’itinérance s’étend dans la ville et se complexifie. Il y a encore des défis devant nous, dont la cohabitation qui nécessitera une agilité et des ajustements. »
Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières. (Photo Marie-Eve Alarie)
Par ailleurs, le Centre Le Havre, en collaboration avec le Réseau d’habitation communautaire de la Mauricie, a fait l’acquisition d’un duplex sur la rue Saint-Lazare, toujours au Cap-de-la-Madeleine, pour aménager une maison de chambres communautaire qui permettra d’offrir des conditions de logement pour les personnes en situation de vulnérabilité.
« C’est de plus en plus difficile pour eux de se reloger en raison de la crise du logement, rappelle Mme Dahan. On a déjà une maison de chambres communautaire à côté de notre maison mère. Avec ce nouveau duplex, on pourra répondre aux besoins dans le secteur Est avec six lits supplémentaires pour les personnes qui ne sont pas encore à l’étape du logement autonome. Ça se veut aussi une démarche supplémentaire pour les accompagner à acquérir des réflexes de la vie quotidienne et de l’autonomie. »
Le Centre Le Havre espère pouvoir ouvrir cette maison de chambres d’ici le 1er janvier. L’organisme ira à la rencontre des voisins du secteur pour leur expliquer le projet, ce qui s’y fera et rassurer le voisinage pour favoriser une meilleure cohabitation.
« Il y a plusieurs chemins qui mènent vers l’itinérance et personne ne vit dans une situation d’itinérance pour les mêmes raisons. Il y a beaucoup d’enjeux de société et il n’y a pas une solution unique pour tout régler. Avec la Halte-chaleur, on peut leur donner un lieu pour se réchauffer et se nourrir. Peut-être les gens pourront-ils alors être plus réceptifs à recevoir de l’aide. C’est une occasion de leur tendre la main, de les accompagner et d’essayer de les aider », commente Sonia LeBel, députée de Champlain et présidente du Conseil du trésor.
La région de la Mauricie connaît une progression du nombre de personnes en situation d’itinérance. Le dénombrement de 2022 montrait une hausse de 21% du nombre de personnes en situation d’itinérance en Mauricie/Centre-du-Québec par rapport à 2018.
Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux. (Photo Marie-Eve Alarie)
« Avant la pandémie, le gouvernement investissait 50 M$ par année pour les enjeux de l’itinérance. Aujourd’hui, on parle de 410 M$ récurrents par année, mentionne le ministre Carmant. Il faut développer des parcours de services pour sortir les gens de l’itinérance. On en trouvait à Montréal et Québec, mais ces parcours étaient moins consolidés dans les régions du Québec. C’est ce continuum de services qui permettra d’aider les gens à se réaffilier dans leur région. »
Le ministre Lionel Carmant a également profité de l’occasion pour annoncer une subvention de 425 564$ au Centre Roland-Bertrand à Shawinigan pour la mise en place d’un refuge à part entière de neuf lits et l’embauche d’intervenants pour faire des suivis en maisons de chambres sur le territoire de Shawinigan.