L’entrevue de Kamala Harris à Fox News a été marquée par des échanges tendus

Kamala Harris s’est livrée à une entrevue combative à Fox News mercredi soir, s’opposant au présentateur Bret Baier au sujet de l’immigration et changeant de position politique, tout en affirmant que, si elle était élue, elle ne représenterait pas une continuation de la présidence de Joe Biden.

Cet entretien a marqué la première incursion de Mme Harris sur la chaîne d’information populaire auprès des téléspectateurs conservateurs, alors qu’elle cherche à élargir son audience auprès des partisans du Parti républicain à moins de trois semaines du jour du scrutin.

Son entrevue de près de 30 minutes avec M. Baier a dégénéré à plusieurs reprises, les deux interlocuteurs parlant souvent en même temps.

Lorsque M. Baier a continué à parler alors que Mme Harris tentait de répondre à ses questions sur l’immigration, cette dernière a déclaré: «Puis-je terminer, s’il vous plaît? Vous devez me laisser finir, s’il vous plaît».

Mme Harris a tenté à plusieurs reprises d’orienter la conversation vers une attaque contre Donald Trump. Mais elle avait aussi beaucoup de choses à dire sur elle-même.

Une semaine après avoir affirmé qu’elle ne pouvait pas penser à un geste de Joe Biden qu’elle aurait fait différemment, Mme Harris a cette fois soutenu que sa «présidence ne sera pas la continuation de la présidence de Joe Biden». Elle n’a toutefois pas donné de détails.

«Comme tout nouveau président qui entre en fonction, j’apporterai mon expérience de la vie et mon expérience professionnelle, ainsi que des idées nouvelles et originales», s’est-elle contentée de dire.

Interrogée sur sa volonté de «tourner la page», Mme Harris a répondu qu’elle se présentait pour «tourner la page de la dernière décennie au cours de laquelle nous avons été accablés par le type de rhétorique de Donald Trump».

En ce qui concerne l’immigration, Mme Harris a regretté la mort de femmes tuées par des personnes détenues, puis relâchées, après avoir traversé illégalement les États-Unis sous l’administration Biden, mais elle a critiqué M. Trump pour son rôle dans le blocage d’un projet de loi bipartisan sur l’immigration au début de l’année qui aurait permis d’augmenter le financement des frontières.

«Je suis sincèrement désolée pour sa perte», a déclaré Mme Harris après que M. Baier a diffusé des images de la mère de Jocelyn Nungaray accusant M. Biden et Mme Harris d’être à l’origine de la mort de sa fille.

Mme Harris a indiqué qu’elle ne soutenait plus la dépénalisation du franchissement illégal de la frontière, comme elle l’avait fait en 2019.

«C’était il y a cinq ans et je suis très claire sur le fait que je suivrai la loi», a-t-elle déclaré. Elle a donné la même réponse au sujet des propositions visant à permettre aux personnes se trouvant illégalement aux États-Unis d’obtenir un permis de conduire et des soins de santé subventionnés.

En ce qui concerne M. Trump, elle a affirmé que «les gens sont épuisés par quelqu’un qui prétend être un leader et qui passe son temps à rabaisser les autres et à s’engager dans des griefs personnels», ajoutant qu’«il n’est pas stable».

Elle a également cherché à attirer l’attention des téléspectateurs de Fox News sur les propos de M. Trump concernant «l’ennemi intérieur» et les menaces de punir ses rivaux politiques.

«En colère et sur la défensive»

M. Baier a mis en doute les affirmations de Mme Harris sur l’acuité mentale de M. Biden après son débat désastreux avec M. Trump en juin, qui l’a contraint à se retirer de la course à la présidence et à céder sa place à Mme Harris.

Elle a de nouveau défendu Joe Biden, mais a précisé que «Joe Biden n’est pas sur le bulletin de vote, Donald Trump l’est».

Karoline Leavitt, porte-parole de la campagne de Donald Trump, a déclaré que Mme Harris était «en colère et sur la défensive» et qu’«elle a une fois de plus rejeté toute responsabilité pour les problèmes auxquels les Américains sont confrontés».

«Si Kamala ne peut pas gérer la pression d’une entrevue à Fox News, elle ne peut certainement pas gérer la pression d’être présidente des États-Unis», a-t-elle poursuivi.

De son côté, le porte-parole de la campagne de Mme Harris, Brian Fallon, a indiqué que son équipe estimait qu’elle avait «atteint les objectifs qu’elle s’était fixés».

«Elle a pu atteindre un public qui n’a probablement pas été exposé aux arguments qu’elle a avancés et elle a également pu montrer sa fermeté en s’opposant à un intervieweur hostile.»