Le 7 octobre est commémoré à travers le monde
Des veillées, des commémorations et des actes de mémoire étaient prévus dans le monde entier lundi pour marquer le premier anniversaire de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, alors que les dirigeants mondiaux appelaient à la fin de l’antisémitisme et à la libération des otages israéliens.
L’attaque transfrontalière surprise de l’année dernière, qui a fait environ 1200 morts, a pris Israël au dépourvu lors d’une grande fête juive, ébranlant le sentiment de sécurité des Israéliens et laissant de nombreux pays, déjà préoccupés par la guerre menée par la Russie en Ukraine, face à la perspective d’un nouveau conflit majeur au Moyen-Orient.
Les nations d’Europe, où vivent de nombreuses communautés juives et musulmanes, se sont efforcées d’atténuer les sentiments antisémites et antimusulmans à la suite de l’attaque du Hamas et de la guerre menée par Israël contre les militants de Gaza, qui a fait plus de 41 000 morts et environ 1,9 million de déplacés dans le territoire côtier assiégé.
Le Vatican a marqué l’anniversaire des attaques en organisant une collecte pour la population de Gaza et en publiant une lettre du pape François aux catholiques de la région, exprimant sa solidarité.
Dans cette lettre datée du 7 octobre, le pape François ne mentionne ni Israël, ni le Hamas, ni les otages. Il évoque la « mèche de la haine » allumée il y a un an et la spirale de la violence qui s’en est suivie, insistant sur la nécessité du dialogue et de la paix.
«Je suis avec vous, la population de Gaza, depuis longtemps assiégée et dans une situation désespérée. Vous êtes chaque jour dans mes pensées et mes prières», a-t-il écrit.
Après quelques commentaires qui ont contrarié Israël au début du conflit, François s’est généralement efforcé d’adopter un ton équilibré. Mais il a récemment laissé entendre qu’Israël utilisait une force disproportionnée et «immorale» au Liban et à Gaza.
Il s’est dit particulièrement proche de ceux qui ont été contraints de fuir leur maison pour se mettre à l’abri des bombardements, des mères qui pleurent leurs enfants morts et de ceux «qui ont peur de lever les yeux par crainte d’une pluie de feu tombant du ciel».
La chancellerie allemande à Berlin a été ornée d’un ruban jaune commémorant les otages israéliens pris par le Hamas, dont une centaine sont toujours en captivité et dont on craint qu’un grand nombre d’entre eux ne soient morts.
Les noms des personnes tuées et enlevées lors de l’attaque contre Israël ont été lus devant la porte de Brandebourg à partir de 5h29, heure locale en Allemagne, quand l’assaut du Hamas a commencé il y a un an.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré dans un message vidéo dimanche que «par son attaque odieuse contre Israël, le Hamas a en même temps provoqué une catastrophe pour le peuple palestinien». Il a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza et d’efforts internationaux pour éviter une conflagration encore plus importante au Moyen-Orient.
«Nous n’accepterons jamais l’antisémitisme et la haine aveugle d’Israël, a-t-il déclaré. La solidarité totale de notre État va aux juifs d’Allemagne et à toutes les personnes honnêtes de notre pays.»
Un service interreligieux dans une église de Berlin, lors duquel le président allemand Frank-Walter Steinmeier a pris la parole, était prévu plus tard dans la journée de lundi. M. Scholz devait assister à une cérémonie commémorative dans une synagogue de Hambourg.
La première ministre italienne Giorgia Meloni, qui a exprimé son soutien à Israël, a commémoré l’anniversaire du 7 octobre en se rendant à la principale synagogue de Rome et en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre.
Elle a dénoncé «l’antisémitisme latent et rampant» qui, selon elle, est apparu depuis l’attaque du Hamas, citant en particulier les manifestations pro-palestiniennes qui ont eu lieu en Italie le week-end dernier et dont certaines ont tourné à la violence.
Tout en affirmant qu’Israël a le droit de vivre en sécurité à l’intérieur de ses frontières, Mme Meloni a insisté sur le respect du droit international et a déploré la dévastation causée par les forces israéliennes à Gaza. Elle a déclaré que les Palestiniens de Gaza avaient été «doublement victimes : d’abord du cynisme du Hamas, qui les utilise comme boucliers humains, et ensuite des opérations militaires israéliennes».
Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé sur les réseaux sociaux lundi pour marquer l’anniversaire des attaques du Hamas. «La douleur demeure, aussi vive qu’il y a un an. La douleur du peuple israélien. La nôtre. La douleur de l’humanité blessée», a-t-il déclaré.
«Nous n’oublions pas les victimes, les otages, les familles au cœur brisé par l’absence ou l’attente. Je leur adresse nos pensées fraternelles», a écrit M. Macron sur le réseau social X.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a assisté à un service commémoratif sur le site du festival de musique Nova, à Re’im, en Israël, où des centaines de personnes ont été tuées. S’adressant aux familles des victimes, il a exprimé le soutien de la France face au «pire massacre antisémite de notre histoire depuis l’Holocauste».
«L’aube joyeuse de ce qui aurait dû être un jour de fête a été soudainement déchirée par une horreur indicible», a-t-il déclaré.
M. Barrot, qui devait rencontrer son homologue Israël Katz plus tard dans la journée de lundi, a indiqué que M. Macron recevrait à Paris certains membres des familles des otages détenus par le Hamas.
Des commémorations sont prévues en France, en Belgique, en Espagne, en Autriche et en Hongrie, tandis que des personnalités politiques européennes de premier plan devraient également prendre part à la commémoration des personnes tuées et enlevées.
Le Parlement européen tiendra une session plénière à Strasbourg, en France, pour marquer cet anniversaire. La présidente du Parlement, Roberta Metsola, s’adressera aux législateurs. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devrait également assister à une cérémonie dans une synagogue de Bruxelles.
En Australie, le premier ministre Anthony Albanese a participé à une veillée à Melbourne, où il a marché avec des membres de la communauté juive et des législateurs de tous bords. Des milliers de personnes ont participé à la veillée.
Plus tôt dans la matinée, M. Albanese avait déclaré que cette journée était «terriblement douloureuse» et que son gouvernement condamnait «sans équivoque» les actions du Hamas.
Depuis les atrocités du 7 octobre, les Australiens juifs ont ressenti «les ombres froides de l’antisémitisme jusqu’à aujourd’hui, et en tant que nation, nous disons plus jamais ça , a-t-il déclaré. Nous condamnons sans équivoque tous les préjugés et la haine.»
À Sydney, le chef de l’opposition, Peter Dutton, qui a dénoncé avec véhémence l’accueil de réfugiés palestiniens par l’Australie, est arrivé sous les acclamations lors d’une veillée à laquelle des milliers de personnes ont assisté et au cours de laquelle il a réaffirmé le soutien de son parti à Israël.
Les remarques de M. Dutton à la foule ont fait écho à celles qu’il avait faites plus tôt lundi, dans lesquelles il avait déclaré que l’attaque du 7 octobre avait «réveillé et exposé une pourriture antisémite qui afflige les démocraties occidentales».
«Israël a tout à fait le droit de défendre son territoire et son peuple contre les menaces existentielles», a-t-il lancé.
Des centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir à l’hôtel de ville de Sydney, sous une forte présence policière, pour une veillée à la mémoire des Palestiniens morts dans le conflit. Des milliers de manifestants pro-palestiniens s’étaient rassemblés dimanche dans plusieurs villes australiennes.
À Karachi, la plus grande ville du Pakistan, des écoliers ont participé lundi à un rassemblement organisé par le parti Pakistan Markazi Muslim League pour protester contre les frappes aériennes israéliennes au Moyen-Orient et montrer leur solidarité avec les Palestiniens vivant à Gaza et au Liban.
Les autorités japonaises ont exprimé leurs condoléances aux Israéliens qui ont perdu des membres de leur famille dans les attaques du Hamas, renouvelant leur condamnation du terrorisme et exigeant la libération immédiate de tous les otages. Le secrétaire général du cabinet, Yoshimasa Hayashi, a déclaré aux journalistes que le Japon était gravement préoccupé par la situation humanitaire critique qui perdure dans la bande de Gaza et a exhorté toutes les parties, y compris Israël, à se conformer au droit humanitaire international et à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu.