Biden répond aux questions dans la Maison-Blanche, une première de sa présidence

Après 1080 jours de présidence, Joe Biden a décidé vendredi de répondre aux questions dans la salle de presse de la Maison-Blanche pour la première fois, en entrant avec un sourire après un rapport mensuel solide sur l’emploi et le règlement temporaire d’une grève des travailleurs des ports.

Le président a été moins disponible que ses prédécesseurs récents pour répondre aux questions des journalistes de la Maison-Blanche, rendant son apparition surprise agréable pour ceux qui étaient rassemblés et qui attendaient pendant que le breffage quotidien de son attachée de presse était d’abord avancé de 15 minutes, puis retardé de près d’une heure.

Le président a franchi la porte bleue de la salle de presse dans un costume gris foncé et une cravate rouge et a commencé à faire l’actualité en réponse aux questions sur l’élection présidentielle de 2024, les derniers chiffres sur l’emploi au pays et l’escalade du conflit au Moyen-Orient.

L’homme de 81 ans s’est retiré de la course à la présidence cet été, soutenant à la place la vice-présidente Kamala Harris. Il a reconnu qu’il a des doutes sur le pacifisme qui suivra l’élection de novembre, compte tenu des commentaires de l’ancien président Donald Trump selon lesquels les résultats pourraient être truqués.

«Je suis convaincu que ce sera libre et juste. Je ne sais pas si ce sera pacifique, a déclaré M. Biden. Les choses que Trump a dites, et les choses qu’il a dites la dernière fois quand il n’aimait pas le résultat de l’élection étaient très dangereuses.»

Des «vrais» chiffres

M. Biden a tenté de réfuter un mouvement politique qui a parfois ouvertement participé à des théories du complot, la dernière en date tournant autour du rapport du gouvernement vendredi selon lequel les employeurs ont créé 254 000 emplois le mois dernier et le taux de chômage a baissé à 4,1 %.

«Un autre faux rapport sur l’emploi publié aujourd’hui par le gouvernement Biden-Harris», a déclaré le sénateur républicain de la Floride, Marco Rubio, sur les réseaux sociaux.

«Tous les faux chiffres du monde ne vont pas tromper les gens qui doivent composer avec Biden-Harris.»

Les rapports sur l’emploi sont légitimes et ont relaté une solide séquence pour l’économie américaine. La croissance est restée forte même si l’inflation est passée d’un sommet en quatre décennies en 2022 à un taux annuel de 2,5 %.

La confiance des consommateurs est faible par rapport à la croissance économique globale, signe que beaucoup de gens ne ressentent toujours pas la force observée dans les derniers chiffres sur l’emploi et l’inflation.

«Si vous remarquez, tout ce que les républicains MAGA n’aiment pas, ils disent que c’est faux, a dit M. Biden. Les chiffres sur l’emploi sont ce que sont les chiffres sur l’emploi. Ils sont réels. Ils sont vrais.»

Le président a salué l’accord conclu jeudi pour suspendre une grève de 45 000 débardeurs dans les ports de la côte est et du Golfe jusqu’au 15 janvier, ce qui laisse le temps d’essayer de négocier un nouveau contrat.

Pourtant, des défis restent à relever pour M. Biden alors que ses derniers mois en tant que président impliquent le risque d’une guerre plus large au Moyen-Orient.

Depuis que le Hamas a attaqué Israël il y a près d’un an, le pays a riposté en bombardant la région de Gaza d’une manière qui a suscité des inquiétudes concernant les droits de la personne, ainsi qu’en tuant des dirigeants du Hezbollah et en lançant des frappes aériennes au Liban. Mardi, l’Iran a tiré au moins 180 missiles sur Israël et l’on craint que des représailles supplémentaires ne viennent aggraver le conflit.

Interrogé à ce sujet, le président a clarifié ses propos de la veille sur la possibilité qu’Israël frappe les installations pétrolières iraniennes, ce qui a fait bondir le prix de la matière première en raison de la perspective d’une réduction des approvisionnements.

«Écoutez, les Israéliens n’ont pas encore décidé ce qu’ils allaient faire en termes de frappe, a dit M. Biden vendredi. C’est en cours de discussion. Je pense que si j’étais à leur place, je réfléchirais à d’autres alternatives que de frapper des champs pétroliers.»

Le président a souligné que lui et Mme Harris étaient sur la même longueur d’onde en matière de politique étrangère et intérieure, la qualifiant d’«actrice majeure dans tout ce que nous avons fait».

Alors que M. Biden s’apprêtait à quitter la salle, on lui a demandé s’il reconsidérerait sa décision de se retirer de la course. Il a penché la tête et a souri.

«Je suis de retour», a-t-il plaisanté.