Une flotte électrique et une collecte à domicile dans la mire d’Uni-Recycle
La PME trilfuvienne Uni-Recycle investit plus de 775 000$ pour prendre de l’expansion au cours des prochaines années, tout en minimisant son impact environnemental, notammet par l’acquisition de cinq camions 100% électriques Brightdrop.
Ce sont ces camions qui assureront dorénavant le transport des différents articles récupérés par Uni-Recycle sur le territoire québécois. L’initiative réduira considérablement l’empreinte carbone de l’entreprise tout en ouvrant de nouvelles opportunités de service.
« Nos camions consommaient 700 litres d’essence par jour. Maintenant, on pourra servir des gens qu’on ne pouvait pas nécessairement desservir parce que ça ne faisait pas de sens sur le plan environnemental, indique Philippe Gignac, président-directeur général d’Uni-Recycle. Les nouveaux camions ont une autonomie de 450 kilomètres. On peut se rendre loin en planifiant bien le transport. On se rend jusqu’à Sept-Îles et Rouyn-Noranda, car ce sont des régions qui n’ont pas de services de recyclage informatique, alors on se déplace. »
Uni-Recycle récupère en moyenne 4 millions de livres de matériel informatique à travers le Québec en 6500 collectes.
D’ailleurs, pour optimiser le transport du matériel électronique, Uni-Recycle développera des bacs de ramassage réutilisables et adaptés au besoin du matériel informatique.
« Plusieurs centres de recherche nous aident à innover, notamment pour ce projet. Ces bacs nous permettront d’être plus écoresponsables, mais aussi de maximiser l’espace dans les camions », indique Mikee Gervais, cofondateur d’Uni-Recycle.
À l’heure actuelle, l’entreprise utilise des boîtes en carton usagées et réemployées qui sont utilisées une fois avant d’être recyclées à nouveau.
« Avec les boîtes en carton, il arrive parfois qu’une imprimante tombe sur un ordinateur et l’endommage, par exemple. Ça limite ensuite le recyclage. Les nouveaux bacs sont pensés pour que ça n’arrive plus », ajoute M. Gervais.
Cette innovation, qui a obtenu une subvention de 10 000$ du programme Mon Virage écologique d’Innovation et Développement économique (IDÉ) Trois-Rivières, vise à réduire la quantité de déchets générés lors des collectes et à améliorer la capacité de ramassage d’électroniques.
Récupérer le matériel à domicile
L’une des nouvelles possibilités qu’offrent les nouveaux camions électriques consiste en un projet de collecte de produits électroniques à domicile. Ce service, auparavant difficilement envisageable pour des raisons environnementales et financières, pourrait devenir réalité dès l’automne prochain à Trois-Rivières, affirme Uni-Recycle.
« Il y a seulement 22% des électroniques qui sont recyclés au Canada. Avec ce projet-pilote, on espère pouvoir toucher plus de gens et amener plus de gens à recycler leurs électroniques. On a fait un sondage sur la portée de Trois-Rivières. Ce qui en est ressorti, c’est que les gens sont inquiets sur où sont envoyés leurs vieux électroniques et la gestion des données, explique M. Gignac. On est certifié pour la gestion des données. Tout est effacé sans qu’une personne ait à accéder au disque dur. Ça permet d’effacer tout ce qui se trouve dans l’ordinateur, comme si l’ordinateur sortait de l’usine. Quand c’est possible, on essaie de réutiliser les ordinateurs à 100%. On met de gros efforts dans la remise en état. »
Le matériel informatique qui ne peut pas être réutilisé est envoyé aux plateaux de travail d’Uni-Recycle où plus de 40 personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme s’occupent de démonter l’ordinateur.
Oser la croissance verte
Uni-Recycle et ses deux fondateurs, Philippe Gignac et Mikee Gervais, encouragent les entrepreneurs à ne pas avoir peur d’explorer les avenues plus écoresponsables et à toujours se remettre en question afin de s’améliorer en la matière.
« La croissance est nécessaire pour toute entreprise, mais la réaliser dans le respect de l’environnement est plus que faisable, ajoute M. Gignac. Il existe des fonds et des organismes comme IDÉ Trois-Rivières qui sont là pour aider. Nous encourageons d’autres entreprises à suivre cette voie. »
Face à une croissance constante depuis 2016, Uni-Recycle évalue aussi la possibilité d’un agrandissement afin de réunir les différents volets de l’entreprise dans un même lieu.