40 ans de poésie à Trois-Rivières
Le Festival international de la poésie de Trois-Rivières tiendra sa 40e édition du 4 au 13 octobre.
Plus de 80 poètes provenant d’une vingtaine de pays sont attendus pour l’occasion: Argentine, Maroc, États-Unis, Algérie, Écosse, Nouvelle-Calédonie, Liban, Canada, etc. Le festival recevra notamment pour la première fois un poète de la Hongrie. En raison de la situation géopolitique mondiale actuelle, le Festival international de poésie ne recevra pas de poètes ukrainiens, russes, israéliens et palestiniens cette année.
« On voulait inviter des gens d’Ukraine. Des poètes nous ont dit qu’ils adoreraient pouvoir être présents, mais leur inquiétude était de ne pas être en mesure de pouvoir retourner en Ukraine par la suite. Ça a été un frein. Nous n’avons pas invité de poètes russes cette année. C’est la même chose pour les poètes d’Israël ou de la Palestine, bien que des poètes de ces pays soient déjà venus au festival. Le festival se veut apolitique, mais le public l’est-il? Dans cette optique, cette année, on a choisir de s’ouvrir sur des pays qui ne sont encore jamais venus au festival ou encore des poètes qui sont déjà venus il y a longtemps », explique Maryse Baribeau, directrice générale de l’événement.
Pour cette 40e édition, qui sera la dernière de Gaston Bellemare et de Maryse Baribeau à la tête du festival, les organisateurs ont opté pour la continuité afin de donner aux festivaliers ce qu’ils aiment: près de 250 activités, dont les classiques La poésie au pouvoir (9 octobre), Poètes en prison (5 octobre) et la Grande soirée Québecor de la poésie (11 octobre), des lectures dans les restaurants, des ateliers, la corde à poèmes et bien plus.
C’est un vers de Louise Dupré qui a été retenu pour accompagner le 40e Festival international de la poésie: « Chaque poème est une odyssée ». Durant le festival, le parc de la place d’Armes, sur la rue des Ursulines, sera renommé Le parc Louise Dupré. On y retrouvera aussi une corde à poèmes sur laquelle seront épinglés des textes de Louise Dupré. C’est d’ailleurs cette grande poète et amie du Festival qui en deviendra la présidente dès la fin de l’édition 2024.
Le FIPTR soulignera aussi le 60e anniversaire du Conservatoire de musique de Trois-Rivières lors de l’activité « 100 ans de poésie et de musique ». Poètes et musiciens livreront de courtes prestations spontanées à 15h15 les 5, 6, 10, 12 et 13 octobre à l’intersection des rues Hart et Bonaventure au centre-ville.
Il y aura aussi un clin d’œil à la 20e édition de l’activité Poètes-Itinérants, une initiative du Festival international de la poésie et de l’enseignante Caroline Ricard.
« À l’époque, on les petits poètes-itinérants partaient à la rencontre de gens qui attendaient à travers la ville: à la station-service en train de faire le plein, dans un cabinet dentaire, au salon de coiffure… Pour les remercier, on envoyait ensuite des poètes dans les classes pour qu’ils puissent rencontrer les élèves. Il y a même une de ces jeunes poètes qui est aujourd’hui devenue enseignante aux côtés de Caroline Ricard », raconte Mme Baribeau.
Pour marquer le coup, l’activité spéciale « Grandir en poésie » aura lieu le samedi 12 octobre au parc Jean-Guy-Talbot (anciennement le parc des Chenaux, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine). Les petits poètes de Madame Caroline liront des poèmes aux personnes présentes.
« On va essayer de contaminer les tout-petits d’aujourd’hui avec la poésie pour que ça les suivre et, qui sait, qu’ils deviennent enseignants dans 20 ans! », ajoute-t-elle.
La programmation complète est disponible en ligne au fiptr.com.
Un engouement encore bien présent
Déjà en avril dernier, le téléphone sonnait dans les bureaux du Festival international de la poésie de Trois-Rivières pour connaître les dates de la 40e édition afin que les gens puissent réserver leur hébergement.
« Les 40 ans ont réveillé quelque chose chez les gens. C’est fou le nombre d’appels qu’on a reçu dans les derniers mois. Cette année, on a également acheté beaucoup de publicité aux environs de Montréal et de Québec, entre autres avec de grands panneaux publicitaires. Les gens téléphonaient pour connaître les dates parce que l’an dernier, les hôtels étaient pleins pendant le festival. La poésie qui déplace les gens de partout… il faut le faire! C’est beaucoup d’argent dépensé dans la ville », mentionne la directrice générale de l’événement.
Prix de poésie
Le Festival international de la poésie de Trois-Rivières remettra également plusieurs prix de poésie lors de la cérémonie d’ouverture, le 4 octobre à la Maison de la culture.
Le Grand Prix Québecor sera décerné ex aequo à Annie Lafleur pour son recueil Puberté et à Diane Régimbald pour Elle voudrait l’ailleurs encore. En plus de leur prix, les lauréates ont été invités à prendre part aux activités du 40e festival.
Le Prix Piché de poésie de l’Université du Québec à Trois-Rivières sera remis à Myriam Ezelin pour La cosmogonie de ton langage, tandis que le Prix Félix-Antoine-Savard de poésie est accordé à Pier Nepveu pour Diminutions, publié dans le numéro 114 de la revue Exit.
C’est Étienne Rousseau qui mérite le Prix d’innovation en enseignement de la poésie. Pour sa part, la poète trifluvienne Evelyne Gagnon recevra le Prix de poésie Jean-Lafrenière-Zénob, alors qu’Audrey Simard se verra décerner le Prix national de poésie Pierre Chatillon.