Un canot unique et polyvalent pour la prochaine aventure de Frédéric Dion

Après l’Antarctique en 2015, l’Amérique du Sud en 2020, et l’Amérique du Nord en 2022, le Montcarmelois Frédéric Dion relèvera le défi d’atteindre le pôle intérieur de l’Europe à compter du 10 août prochain… une petite balade de santé de 2300 kilomètres!

Pour ce faire, Frédéric a conçu un canot plutôt particulier. Il a profité d’un don de l’entreprise Canot Rhéaume et de quelques conseils afin de modifier l’embarcation qui pourra se mouvoir non seulement à la rame, mais aussi grâce au vent avec une voile, ainsi qu’avec la force de ses jambes en pédalant.

Grâce à un vélo pliable qui sera dans le canot, Frédéric pourra aussi transporter son canot à vélo avec l’ajout de roues sur le canot. Sans oublier que son canot se transformera en tente la nuit venue. L’engin a été nommé le « vénot ».

« Je n’ai pas de honte à le dire: Canot Rhéaume, ce sont les plus beaux canots au monde! Et j’en ai vu des canots dans ma vie! Je suis allé visiter l’usine et j’ai tripé sur l’entreprise. J’ai toujours rêvé d’avoir l’embarcation parfaite. Et dans cette prochaine aventure, le trajet imposait une embarcation comme celle-là », explique l’aventurier.

« Contrairement à mes autres aventures où j’étais en milieu sauvage, celle-là sera plus en milieu urbain. Je savais que je ne pourrais pas camper où je veux et quand je veux, précise-t-il. Je me suis dit que ce serait le fun que mon canot se transforme en tente. Il y a des pistes cyclables partout, alors je voulais un vélo pliable pour tirer mon canot avec le vélo en ajoutant des roues au canot. J’ai un ami qui a un canot avec une voile. Il me disait que ça me prenait ça. C’est comme ça que j’ai ajouté une utilité, puis une autre, puis une autre. Je me retrouve probablement avec le canot le plus polyvalent qui existe sur la terre! »

Frédéric a pu mettre une centaine d’heures sur environ 3 mois pour la transformation du canot chez lui, à Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

« On a donné le canot à Frédéric en sachant qu’il voulait faire des transformations. On lui a donné quelques conseils, mais c’est lui qui a réalisé les transformations, indique Alain Gallant, directeur général de Canot Rhéaume. C’est important de lui donner le mérite parce qu’il a travaillé fort. C’est tout un inventeur, Frédéric, et ce n’est pas tout le monde qui le connaît pour ça. C’est un influenceur positif, alors ça allait de soi pour nous de lui fournir le canot et du matériel. Ça nous donne une visibilité à travers lui pour faire connaître notre marque. On est l’appui aussi comme commanditaire pour faire ses conférences. Ça fait trois ans qu’on travaille ensemble. »

Frédéric Dion et son « vénot ». (Photo courtoisie)

Le périple en Europe

Frédéric Dion commencera son périple le 10 août. Il remontera le fleuve Le Rhin à partir de l’océan Atlantique à Rotterdam aux Pays-Bas. Il traversera ensuite l’Allemagne via Le Rhin et le canal Main principalement en canot et parfois en vélo sur la piste cyclable. Toujours en Allemagne, il débouchera sur le Danube à Kelheim.

Il suivra ce fleuve à travers l’Autriche et la Slovaquie jusqu’à Budapest en Hongrie (2000 km). À partir de là, il pédalera 300 km jusqu’au pôle en Slovaquie qu’il devrait atteindre vers le 15 octobre. 

« Dans ce cas-ci, le pôle d’inaccessibilité est dans le bois. Il n’y a personne vraiment qui s’intéresse à ça. Ce qui est important, ce n’est pas la destination, c’est le chemin pour t’y rendre. Les préparatifs font aussi partie du chemin. »

Si en Antarctique, la principale difficulté a été de neuf jours sans vent alors que Frédéric devait se déplacer en ski avec un cerf-volant, si en Amérique du Sud sa plus grosse peur a été de penser perdre ses deux comparses dans un canyon, si en Amérique du Nord c’était le soleil de plomb du désert de l’Arizona sans eau, comment l’aventurier anticipe-t-il ce défi et ses difficultés?

« Avec l’expérience, on met ces difficultés de côté. J’ai choisi d’être là et j’ai la chance d’avoir une bonne condition physique, l’argent et la liberté pour faire ces projets. Le pire sentiment a été assurément de croire que j’avais perdu mes amis pendant quelques minutes. La particularité de l’aventure en Europe sera l’humain. Le plus grand danger sur terre, c’est l’humain. Je peux faire des bonnes comme des mauvaises rencontres. Je m’en vais dans un endroit où il y a du monde tout le long. Jamais je ne vais pouvoir me tenter en me disant qu’il n’y a personne qui va me déranger ici. Mais la réalité de mes expériences antérieures me dit que les gens sont gentils. On verra ce que l’aventure m’amène. »

Après l’Europe, Frédéric s’attaquera au pôle central de l’Australie en 2026, puis de l’Afrique en 2028, pour terminer son projet à long terme en 2030 avec l’Asie.