Les pilotes de F1 redoutent un nouveau fossé avec la nouvelle réglementation en 2026

MONTRÉAL — La Formule 1 se targue d’avoir souvent été à l’avant-scène des développements technologiques dans le monde de l’automobile et pour y arriver, elle doit parfois prendre des risques.

Plutôt que de se satisfaire des limites actuelles associées aux réglementations, la Fédération internationale de l’automobile ose après quelques années apporter des ajustements afin de garder le sport à la fine pointe de la technologie.

Les prochains changements majeurs arriveront en 2026. Au-delà d’une voiture plus mince de 10 centimètres et plus légère de 30 kilogrammes, l’aérodynamisme des bolides sera affecté, tout comme le groupe motopropulseur, qui devrait permettre plus de dépassements grâce à des batteries plus performantes et une gestion manuelle de son énergie.

Les pilotes sont heureux de voir qu’une partie de leurs recommandations ont été écoutées dans ces nouveaux règlements, dans l’espoir de rendre la conduite de ces puissantes machines un peu plus agréable. Ils craignent toutefois que le fossé entre les équipes de pointe et celles en queue de peloton se creuse à nouveau, au moment où l’écart semble être enfin suffisamment petit pour rendre les courses plus intéressantes.

«La dernière année avant le plus récent changement de réglementation avait été particulièrement excitante, en termes d’écart entre la première et la dernière place, a mentionné Lando Norris, de McLaren. C’est la même chose présentement avec Ferrari, Red Bull et nous.

«C’est excitant quand il y a de nouveaux changements et il y a des raisons pour les justifier. Mais le sport est à nouveau intéressant et nous ne voulons pas aller dans la direction opposée, a-t-il ajouté en marge du Grand Prix du Canada. Les changements de réglementation pourraient créer des écarts importants et rendre le sport plus ennuyant. Ce n’est pas l’objectif.»

Certains pilotes ont aussi exprimé des doutes concernant les enjeux associés au nouveau design. Le triple champion du monde en titre Max Verstappen, de Red Bull, a fait écho à d’autres pilotes en se grattant la tête concernant le défi de réduire le poids des voitures, tout en notant que ce changement n’est pas assez important pour qu’il soit significatif dans la conduite des bolides.

Les pilotes qui ont fait des tests dans les simulateurs avec les nouvelles voitures ont aussi noté qu’ils enregistraient des temps plus lents que les monoplaces de F2 actuelles sur certains circuits.

«La F1 voulait attirer de nouveaux manufacturiers et vous devez faire des changements aux règlements pour y arriver, a affirmé Verstappen. On verra. Peut-être que je serai agréablement surpris quand j’embarquerai dans la nouvelle voiture. Pour l’instant, je suis dans le milieu. Nous pilotons ce qui nous est donné.»

Les ingénieurs auront donc de beaux casse-têtes à compléter au cours de la prochaine année et demie.

«Selon les règles, qui en sont encore à l’étape préliminaire, les voitures ne sont pas assez rapides dans les virages et trop rapides dans les lignes droites. Il faut ajuster cet équilibre», a dit le directeur de l’écurie McLaren, Andrea Stella.

Ce dernier a aussi rappelé l’importance de voir les 10 équipes travailler ensemble afin d’atteindre les objectifs associés à ces changements.

Un cocktail météo

De la grêle s’est abattue sur le circuit Gilles-Villeneuve avant la première séance d’essais en prévision du Grand Prix du Canada, vendredi, puis la pluie a compliqué la tâche des pilotes durant la deuxième séance.

Fernando Alonso, d’Aston Martin, est celui qui a réussi le meilleur tour lors de la deuxième séance d’essais en fin d’après-midi, avant que tout le monde ne retourne au garage quand la pluie s’est intensifiée.

Les pilotes sont retournés en piste, mais ils l’ont fait sur les gommes intermédiaires et n’ont pas pu améliorer leur chrono de référence.

George Russell, de Mercedes, et le Québécois Lance Stroll, d’Aston Martin, ont complété le top-3.

«Ç’a été une journée tranquille à cause de la météo, a dit Stroll. Nous n’avons pas effectué beaucoup de tours, mais nous avons pu rouler un peu durant la deuxième séance. (…) Nous avons appris quelques petites choses.»

Verstappen a été limité à quatre tours durant la deuxième séance. De la fumée a commencé à s’échapper de sa voiture Red Bull et il a vite pris la direction du garage.

Red Bull a indiqué que la nature du problème était associée au système de récupération de l’énergie.

Norris avait été le plus rapide durant la première séance, qui a été écourtée par plus de 25 minutes pendant que les préposés asséchaient la piste et en raison d’un incident impliquant Zhou Guanyu, de Sauber.

Norris a été suivi par les deux pilotes Ferrari Carlos Sainz et Charles Leclerc.

En raison des conditions de piste durant les deux séances, il est difficile de quantifier la valeur des résultats.

Les voitures ont été chaussées de gommes tendres durant seulement les cinq dernières minutes de la première séance, puis la première demi-heure de la deuxième.

Les conditions météorologiques ont forcé les organisateurs à demander brièvement aux spectateurs d’évacuer les gradins avant la première séance. L’accès au site a également été brièvement interrompu.

Une troisième séance d’essais est à l’horaire, samedi à 12h30. Les qualifications auront lieu à compter de 16h.

La 53e édition du Grand Prix de Formule 1 du Canada aura lieu dimanche. La course doit commencer à 14h.