Roland-Garros: Les contrastes entre Iga Swiatek et Jasmine Paolini sont frappants
Les contrastes entre les finalistes du simple féminin des Internationaux de tennis de France sont évidents : Iga Swiatek, qui a eu 23 ans la semaine dernière, possède déjà quatre titres du Grand Chelem, dont trois à Paris. Jasmine Paolini, 28 ans, n’avait jamais dépassé le deuxième tour d’un tournoi majeur avant cette saison.
Samedi, Swiatek se présentera sur le court Philippe-Chatrier avec une séquence de 20 victoires à Roland-Garros, et cherchera à remporter un troisième titre consécutif sur la terre battue parisienne.
Le dossier de la star polonaise en carrière aux Internationaux de France est de 34 victoires et deux défaites. Avant d’y inscrire six victoires d’affilée au cours des deux dernières semaines, Paolini n’avait gagné que trois matchs en huit sorties en simple à Roland-Garros.
Swiatek a passé presque toutes les semaines depuis avril 2022 à la première place du classement WTA et était assurée d’y rester même si elle avait perdu au premier tour à Paris. Paolini est actuellement 15e au monde, mais fera son entrée dans le top-10 lundi, quoi qu’il arrive contre Swiatek samedi.
«Iga est une joueuse incroyable. … Elle est si jeune, mais avec tant de succès et de titres en tournois du Grand Chelem», a déclaré Paolini.
«Elle réussit semaine après semaine, ce qui n’est pas facile.J’ai donc beaucoup de respect pour elle, mais mon objectif est d’entrer sur le court samedi et d’essayer d’apprécier le match et de profiter de ce moment.»
Swiatek est, en effet, une quantité connue. Elle totalise 21 titres en carrière, dont quatre rien que cette année, où elle affiche un bilan de 44 victoires et quatre défaites.
En incluant sa victoire en demi-finale jeudi contre Coco Gauff, championne en titre des Internationaux des États-Unis, le palmarès de Swiatek en carrière est de 325-70, soit un pourcentage de victoire de ,823. Il s’agit d’un taux de réussite assez impressionnant, mais qui ne se compare nullement à celui de ,944 dont elle peut se targuer à Roland-Garros.
Interrogée jeudi sur son niveau de confiance et d’aisance sur la terre battue, Swiatek a marqué une pause avant de répondre par un haussement d’épaules : «Élevé».
«La surface améliore mon jeu. Ma prise de raquette me permet de donner plus d’effets (à la balle). Je peux jouer plus de points défensifs parce que c’est un peu plus lent, mais d’un autre côté, j’ai aussi plus de temps pour attaquer, parfois», a-t-elle poursuivi, après avoir été invitée à s’expliquer. »J’ai donc l’impression de bien l’utiliser.»
Paolini est plutôt du genre à s’être épanouie tardivement. Elle est arrivée en 2024 avec un bilan de 78 victoires et 87 défaites en tant que professionnelle et un seul titre en carrière.
Cette année, elle affiche un dossier de 22 victoires et 10 revers, avec un trophée à son palmarès. Et après avoir perdu au premier ou au deuxième tour lors de chacune de ses 16 premières participations en Grand Chelem, elle a atteint le quatrième tour aux Internationaux d’Australie en janvier, et est maintenant sur cette surprenante lancée à Paris.
La capacité de Paolini à se rendre à presque toutes les balles et à sortir gagnante lors d’échanges de la ligne de fond l’a beaucoup aidée cette année à Roland-Garros.
Elle attribue sa récente percée à une plus grande confiance en elle.
«Souvent, j’ai entendu : ‘Tu joues bien’ et ‘Tu pourrais faire plus. Tu peux obtenir de bons résultats. Tu pourrais faire de grandes choses.’ Mais je n’y ai jamais vraiment cru au fond de moi, ce qui a changé récemment», a-t-elle raconté.
«Les résultats sur le terrain sont pour moi quelque chose de tangible, de plus concret que quelqu’un qui me dit ‘Tu peux faire de grandes choses’. Cela aide à gagner plus de matches — ou même à perdre des matches qui ont été durement disputés contre des solides adversaires.»
Paolini et sa partenaire Sara Errani ont atteint la finale en double en remportant leur demi-finale contre Marta Kostyuk et Elena-Gabriela Ruse 1-6, 6-4, 6-1 vendredi. Dimanche, elles joueront contre le tandem formé de l’Américaine Coco Gauff et de la Tchèque Katerina Siniakova.
Paolini affirme qu’Errani lui apporte son soutien avant les matchs de simple en lui disant : «Crois en toi !».
Paolini est née et vit en Italie, qu’elle représente, mais elle évoque avec émotion les souvenirs d’une partie de son enfance passée en Pologne, où vit l’une de ses grands-mères.
Pendant le tournoi, elle a dit être fière de ses racines et a répondu aux questions des conférences de presse en italien, en anglais et en polonais.
Alors, lui arrive-t-il de discuter en polonais avec Swiatek dans les vestiaires?
«Oui», répond Paolini, son éternel sourire se transformant en rire. «Mais j’espère qu’elle ne me posera pas trop de questions!»