Patrice Volny l’emporte par K.-O. technique au neuvième aux dépens de Steven Butler

MONTRÉAL — Patrice Volny a remporté son pari. Dans une finale enlevante au Cabaret du Casino de Montréal, il a vaincu Steven Butler par arrêt de l’arbitre Alain Villeneuve au neuvième round d’un combat enlevant.

Dans ce neuvième, Volny (19-1, 13 K.-O.) a touché Butler (34-5-1, 28 K.-O.) solidement de plusieurs combinaisons à la tête. Sentant Butler en difficulté, Villeneuve s’est interposé avec 20 secondes à faire seulement.

Butler n’a pas du tout accepté cette décision, poussant même l’arbitre Villeneuve. Butler était en difficulté, mais suffisamment pour arrêter le combat? Cette décision fera jaser pendant longtemps.

«Vous savez, on fait plein de sacrifices. Je me suis expatrié à Las Vegas, loin de ma famille, de mes amis, de toutes distractions, a déclaré Volny. On travaille énormément tous les jours pour avoir des résultats comme. On voulait commencer par le Québec, le Canada. Maintenant, on veut passer à autre chose.»

«Je suis très déçu par l’arrêt de l’arbitre, a sans surprise laissé tomber Butler aux journalistes sur place. C’est un combat qui était serré; c’était une bonne guerre. Il a connu de bons moments, mais ne m’a jamais ébranlé, jamais au point de m’arrêter. (…) Le combat est à revoir.»

Quoi qu’il en soit, Volny repart avec le titre Francophone des moyens du World Boxing Council (WBC) et possiblement un retour dans les top-15 mondiaux.

Après quatre premiers rounds très serrés, Volny a pris les commandes du combat à compter du cinquième. Butler s’était lancé à l’attaque après avoir été ébranlé au quatrième, mais Volny a placé plusieurs crochets.

Même scénario aux sixième, septième et huitième. La première minute de ce huitième round a donné lieu à de vicieux coups de la part de Volny. Butler a difficilement encaissé et son oeil droit était alors tuméfié.

«J’ai senti que je l’avais ébranlé plusieurs fois, a dit Volny. Mais je ne pouvais pas passer deux minutes sans arrêt à le frapper, bien qu’on s’entraîne pour ça. J’avais des instructions très précises: mon coin me disait de prendre mon temps.»

Butler a tenté quelques attaques au neuvième, mais ce round a été tout à l’avantage de Volny, jusqu’à ce que Villeneuve s’interpose.

«Même si on n’était à la maison, on sentait que les cartes [des juges] pourraient ne pas aller de notre côté. Alors il fallait aller chercher la victoire coûte que coûte.»

Il n’aurait rien eu à craindre: les trois juges avaient le combat en faveur de Volny après huit rounds. Deux avaient des cartes de 77-75, le troisième avait 78-74.

«Je suis bien déçu de la décision de l’arbitre, a répété Volny. Je me sentais prêt à finir, il ne restait qu’un round; le neuvième était pratiquement fini. J’étais prêt à donner un 10e round explosif.»

Revanche?

Bien évidemment, le clan Butler aimerait une revanche. C’est moins clair pour le clan Volny.

«Faudra voir. Nous, on était content de faire ce combat pour nous amener ailleurs. on est rendu ailleurs», a laissé tomber Éric Bélanger, l’entraîneur de Volny.

Pourtant, Butler, semblait dire que Volny avait accepté sa demande.

«Je lui parlé d’une revanche, il m’a dit qu’il me l’accorderait. On lui a laissé sa chance, il veut maintenant me donner la mienne.»

Combat loyal

On a senti beaucoup de respect entre les deux adversaires tout au long du combat. Chaque fin de round a été soulignée par un hochement de tête ou de légers contacts. Chaque fois que l’arbitre Villeneuve faisait des remontrances, les deux hommes se donnaient la main avant de poursuivre. Quand Butler a poussé Volny au sol en perdant l’équilibre, il est allé l’aider à se relever.

Même quand Butler a atteint Volny sous la ceinture en fin de huitième, un coup qui semblait absolument douloureux, l’animosité entre les deux hommes n’a pas grimpé plus haut que nécessaire.

«C’était personnel parce qu’on est deux boxeurs qui veulent la victoire, mais ce n’était pas un affrontement personnel, si vous voyez ce que je veux dire», a tenté d’expliquer Volny.