La mission des Alouettes sera de tourner la page après leur triomphe en 2023
MONTRÉAL — Écrivons-le une dernière fois: les Alouettes de Montréal ont gagné la coupe Grey en 2023. Maintenant, Jason Maas et tous les membres de l’édition 2024, et tout particulièrement ceux qui ont savouré ce triomphe, affirment qu’il faut tourner la page de ce glorieux moment.
La rédaction d’un nouveau chapitre de l’histoire de la formation montréalaise va commencer jeudi, dans le château-fort des Blue Bombers de Winnipeg.
Il s’agit de la même équipe que les Alouettes ont renversée par le score de 28-24 lors du match ultime de la saison 2023 de la Ligue canadienne de football, le 19 novembre dernier à Hamilton.
Dans ce contexte, ce pourrait être plus difficile de tourner cette fameuse page, diront certains. Maas, qui entame une deuxième campagne à la barre des Alouettes, ne voit pas les choses ainsi.
«C’est le premier match de la saison et pour être honnête, l’adversaire n’a pas d’importance. Nous aimons jouer et être compétitifs. C’est de cette façon que j’ai réagi lorsque j’ai vu que c’était Winnipeg. Vous (la LCF) faites le calendrier et nous allons jouer», a déclaré Maas, après une séance d’entraînement tenue sous un chaud soleil sur la surface synthétique du stade Hébert à Saint-Léonard, mardi.
«L’élément que nous regardons toujours, c’est le nombre de jours que nous avons pour nous préparer, a enchaîné Maas. Nous avons eu toute l’entre-saison en plus du camp d’entraînement, nous avons eu une semaine d’entraînement de six jours en vue de ce match et nous avons accompli tout ça. Maintenant, nous sommes prêts à jouer.»
Avant que les Blue Bombers ne signent des triomphes consécutifs en 2019 et en 2021 — la pandémie de la COVID-19 avait forcé l’annulation de la saison 2020 —, les Alouettes avaient été la dernière équipe dans LCF à boire dans la coupe Grey deux années d’affilée.
C’était en 2009 et 2010, à l’époque du quart-arrière Anthony Calvillo et du joueur de ligne à l’attaque Luc Brodeur-Jourdain, aujourd’hui membres du personnel d’instructeurs de l’équipe.
Marc Trestman était l’entraîneur-chef des Alouettes et autant Calvillo que Brodeur-Jourdain se souviennent du point central du message qu’il avait transmis à sa troupe avant d’entamer la défense du championnat de 2009.
«Il nous avait dit dès le départ que nous ne parlerions pas de la possibilité de répéter (notre triomphe)», s’est rappelé Calvillo.
«À chaque année, c’est une équipe différente. À l’époque, c’était le message de Trestman de dire que peu importe ce qui avait été accompli en 2009, ça n’avait absolument rien à voir avec l’édition 2010», a ajouté, de son côté, Brodeur-Jourdain.
«Ultimement, s’il y avait une chose à mettre en place entre les deux oreilles, c’est que le plus rapidement tu tournes la page sur ta première coupe Grey, plus tu travailles fort pour ta deuxième. C’est important de comprendre qu’il n’y a rien d’acquis», a ajouté l’ancien centre des Alouettes.
Calvillo, qui a aussi gagné la coupe Grey en 2002, s’était donné comme mission de faire preuve de régularité année après année, semaine après semaine.
«Je voulais me préparer de la même manière, afficher le même dévouement et garder le même état d’esprit, parce que peu importe si vous avez gagné un championnat l’année précédente ou joué un bon match la veille, vous devez tourner la page et aller de l’avant. Mais il vous faut demeurer discipliné et faire tout ce qui est nécessaire pour connaître du succès sur le terrain.»
C’est cette rigueur quotidienne qu’espère voir Maas au cours de la saison 2024.
«Est-ce difficile d’oublier le moment fort de l’an dernier? Non. En toute honnêteté, l’année suivante s’est amorcée le 20 novembre lorsque (le directeur général) Danny (Maciocia) et moi, en conduisant, avons commencé à parler de cette année. Ça fait six mois que je pense à cette année», a fait remarquer Maas.
«Donc, j’ai tourné la page (sur 2023) et je pense que c’est le cas de tout le monde ici. Nous avons tous le sentiment d’être dans le moment présent. Ce que nous contrôlons, c’est le fait de nous présenter dans nos quartiers chaque jour avec le choix de travailler fort, d’être compétitifs, d’être en unisson et faire ce que nous devons faire. Nous savons ce que nous voulons réussir à la fin, mais vous ne pouvez pas réussir à la fin si vous n’accomplissez pas quelque chose maintenant. Et je pense que nos gars le comprennent.»
Un camp réussi pour Gagnon
La liste des contributeurs au triomphe de 2023 inclut le joueur de ligne à l’attaque Philippe Gagnon, qui doit agir à titre de partant au poste de garde à droite à Winnipeg.
«C’est toujours excitant, une nouvelle saison, une nouvelle équipe, une nouvelle chimie. Il y a toujours des nouveaux joueurs qui s’ajoutent, d’autres qui partent. Même si on a un gros noyau de joueurs qui reviennent, c’est toujours une équipe différente. Comme à chaque année, l’objectif c’est de tout gagner», a déclaré l’athlète originaire de l’Ancienne-Lorette, qui a paraphé une entente d’une saison le 31 janvier dernier.
Selon Brodeur-Jourdain, l’entraîneur responsable de la ligne à l’attaque des Alouettes, Gagnon a connu un excellent camp d’entraînement.
«Il a travaillé extrêmement fort tout au long du camp, il a pris des répétitions à toutes les positions. On lui en a demandé beaucoup», a reconnu Brodeur-Jourdain.
Âgé de 31 ans et choix de premier tour des Alouettes en 2016, Gagnon n’a pas toujours eu la chance de son côté, a rappelé Brodeur-Jourdain.
«Malheureusement, depuis le début de sa carrière, il a eu des blessures majeures qui l’ont sorti du terrain. Ultimement, c’est un joueur de talent, un joueur puissant qui est dans la période de sa vie où il est peut-être au sommet de ses qualités athlétiques. De le voir évoluer tout au long du camp d’entraînement, c’était perceptible, palpable.»