La Formule 1 à Montréal: Red Bull moins dominante, Aston Martin en déclin
MONTRÉAL — Après avoir connu l’une des saisons les plus dominantes de l’histoire de la Formule 1 en 2023, Red Bull semblait être en mesure de poursuivre dans la même voie cette année. Or, à quelques jours du Grand Prix du Canada, l’écurie autrichienne n’est plus intouchable.
Red Bull a gagné 20 des 21 courses l’année dernière, dont 18 ont été remportées par le Néerlandais Max Verstappen, triple champion du monde en titre. Seul l’Espagnol Carlos Sainz fils, à bord de sa Ferrari, est parvenu à mettre une tache rouge au bulletin de l’équipe de Milton Keynes.
Cette année, trois des huit premières épreuves ont échappé à Red Bull. Deux sont allées à Sainz et Charles Leclerc, chez Ferrari, puis l’autre à Lando Norris, de McLaren.
Une situation qui réjouit le pilote québécois Bertrand Godin en vue de l’escale montréalaise du grand cirque de la F1.
«Si la course au championnat n’est pas relancée, les prochaines courses s’annoncent quand même super intéressantes, s’est-il enthousiasmé lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne.
«Que ce soit la victoire de Norris en Floride ou celle de Leclerc à Monaco, ça arrive juste au bon moment pour Montréal. Sur le plan sportif, je pense qu’on va avoir droit à de la bagarre même si on vient sur un circuit un peu plus favorable à Red Bull.»
Aux yeux de Godin, les victoires de Leclerc et de Norris ont contribué à retirer un poids de leurs épaules. Le Monégasque a signé sa première victoire devant famille et amis, tandis que le Britannique a gagné un tout premier Grand Prix en carrière à Miami.
Pendant que Ferrari et McLaren s’invitent dans la lutte pour la plus haute marche du podium, la situation semble compliquée à l’interne chez Red Bull.
Le directeur technique Adrian Newey, considéré par plusieurs comme l’un des plus grands ingénieurs de l’histoire de la F1, partira à la fin de la saison. Les voitures qu’il a conçues avec Williams, McLaren et Red Bull ont remporté 12 titres des constructeurs, dont les trois derniers.
Avant même le début de la saison, le directeur d’équipe, Christian Horner, a quant à lui été visé par une enquête de la maison mère à la suite d’une plainte pour inconduite avant d’être innocenté.
«Plein de choses se sont passées chez Red Bull. Il y a le facteur humain à gérer là-dedans», a sagement fait valoir Godin, alors que plus de 800 personnes étaient employées par Red Bull en 2023.
Tous ces facteurs combinés devraient pimenter les différentes sessions sur la piste sur le circuit Gilles-Villeneuve, à commencer par la première séance d’essais libres, prévue vendredi à 13h30.
Aston Martin en déclin
L’année dernière à pareille date, Aston Martin était l’équipe la plus proche de Red Bull en termes de performance. L’Espagnol Fernando Alonso, double champion du monde, avait d’ailleurs terminé en deuxième place sur l’île Notre-Dame. C’était son sixième podium en huit courses.
Depuis, l’écurie anglaise a été incapable de suivre le développement de ses principaux rivaux, de sorte qu’au lieu de grimper régulièrement sur le podium, Alonso a été exclu du top-10 lors des deux dernières épreuves.
«Du moment où on est dans une série où tout le monde évolue à grands pas, certains vont faire des bonds de géants en avant et d’autres vont stagner. J’ai l’impression qu’on a plafonné du côté d’Aston Martin, a commenté Godin.
«Naturellement, Alonso est moins étincelant que l’année passée, mais ça dépend toujours du matériel.»
De l’autre côté du garage, le Québécois Lance Stroll peine encore une fois à suivre le rythme d’Alonso en course. Le vétéran compte 33 points, contre 11 pour Stroll. Mais la situation a changé en qualifications.
Dominé 19-3 en 2023, Stroll peut jusqu’ici se vanter de faire jeu égal avec son illustre coéquipier cette année. Les deux hommes se sont qualifiés devant l’autre cinq fois chacun, en tenant compte des qualifications pour les courses sprint.
«Depuis quelques courses, il a été rapide, a lancé Godin à propos de Stroll, dont le père, Lawrence, est propriétaire de l’écurie. Il y a eu des occasions où il a été un peu plus rapide que Fernando. Je pense qu’il a travaillé sur des aspects de son pilotage.»
Stroll connaît habituellement de bonnes courses à Montréal, lui qui a récolté des points chaque fois qu’il a vu le fil d’arrivée. En cinq participations depuis ses débuts en 2017, il a terminé neuvième à trois reprises, a ajouté une 10e place et a été contraint à l’abandon dès le premier tour en raison d’un accrochage avec Brendon Hartley en 2018.