Le milieu se mobilise pour trouver des solutions aux enjeux de l’itinérance
Une centaine d’intervenants des milieux communautaire, institutionnel, éducatif et économique et de la Ville de Trois-Rivières sont réunis aujourd’hui à l’occasion du Forum sur la cohabitation sociale dédié aux enjeux de l’itinérance. L’objectif: identifier des solutions créatives qui ne se limiteront pas qu’à obtenir du financement supplémentaire.
« Il ne faudrait pas arriver à la fin de la journée avec une bonification du financement comme solution. On veut travailler sur des actions concrètes », lançait d’emblée le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.
Au cours de la journée, les participants auront l’occasion de discuter pour définir les changements souhaités et identifier les solutions pour atteindre les changements.
Pour lancer les discussions, la Ville de Trois-Rivières a présenté les résultats du récent sondage sur la cohabitation effectué auprès des citoyens des secteurs concernés.
Le maire Jean Lamarche, Gilles Hudon, président-directeur général adjoint au CIUSSS, Amélie Dubuc, directrice générale de la Corporation de développement communautaire, et Ginette Masse, directrice générale du Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy. (Photo Marie-Eve Alarie)
L’exercice montre que les problèmes de cohabitation sont constatés durant toute la journée. Les répondants ont surtout identifié les incivilités et comportements dérangeants, le sentiment d’insécurité et les problèmes de propreté comme des enjeux de cohabitation sociale.
« Ce qui ressort, c’est cette notion de comportements dérangeants, précise Steven Hill-Paquin, coordonnateur à la participation publique. Ça vient jouer sur le climat de sécurité et la qualité de vie des gens. On a remarqué une bonne dose d’empathie aussi dans les commentaires recueillis dans le cadre de ce sondage auprès des citoyens. Les gens comprennent que c’est une problématique complexe. »
Questionnés sur les actions prioritaires à mettre en place, les répondants souhaitent voir la Ville s’attaquer en priorité à l’insalubrité des lieux et à s’occuper des personnes en crise ou ayant un comportement dérangeant. Les incivilités comprennent notamment une quête parfois insistante, l’hygiène personnelle, les comportements désorganisés, les comportements agressifs ou intimidants et le non-respect de la propriété privée.
Parmi les pistes de solution proposées dans le sondage, il est question de bonifier des ressources et des services dédiés, comme d’offrir des lieux d’hébergement d’urgence et de mettre en place des infrastructures sanitaires pour permettre l’hygiène personnelle, et d’agir en matière de logement et d’hébergement. Le renforcement de la sécurité et la surveillance pointe au troisième rang.
Des pistes de solution d’ici la fin de la journée
La démarche donnera naissance à un plan d’action concerté qui sera présenté à la population.
« Certaines de ces solutions vont frôler l’utopie, d’autres seront réalisables demain matin. Je ne m’attends pas que tous les enjeux liés à l’itinérance soient réglés en août. La réussite du défi de la cohabitation sociale va se faire avec de l’huile de coude, du temps et des idées. Ici, il y a pas mal d’idées, commente le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche. Je rêve de mettre en place un plan d’action que l’on pourrait exporter partout au Québec et qu’on dise que le modèle de Trois-Rivières en itinérance puisse servir d’inspiration dans d’autres villes. »
« Quand on recherche des solutions, il faut comprendre les gens vers qui tendent ces actions et solutions. Il y a un phénomène de désaffiliation sociale et on a vu que la pandémie a grandement affecté le portrait et les personnes qu’on peut accompagner. Ça prend des solutions variées et adaptées à toutes ces situations. Il n’y a pas une réponse unique à l’itinérance. Il faut que ce soit adapté à la personne qu’on veut rejoindre », rappelle Eve Boucher-Bourassa, cheffe intérimaire en organisation des services en itinérance au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
Lors du dernier dénombrement en 2022, on recensait une augmentation de 21% des personnes en situation d’itinérance à Trois-Rivières. De ce nombre, 67% étaient des hommes dans une tranche d’âge moyenne variant entre 30 et 49 ans en ce qui a trait à l’itinérance visible. Par ailleurs, 80% des personnes en situation d’itinérance dénombrées avaient un revenu de prestations gouvernementales.