Les Botuliques au TGP: une première pièce pour Annye Villemure
La Shawiniganaise Annye Villemure présente avec le Théâtre des Gens de la Place sa toute première pièce de théâtre intitulée Les Botuliques. Elle sera présentée les 15, 16 et 17 février à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la culture.
« Les Botuliques, c’est cinq femmes de la même famille qui se rencontrent annuellement pour faire du cannage de sauce à spaghetti. Donc on a deux belles-sœurs qui sont en quelque sorte des rivales, avec leur fille respective. Finalement, ça va virer en concours de sauce à spaghetti pour savoir qui fait la meilleure entre les deux femmes C’est 1h30 de chicane sur tous les sujets possibles. À travers ça, elles vont parler de plein de sujets en cuisinant, comme l’infertilité, l’oppression, de tout ce qui se passe dans leur vie finalement », souligne l’autrice Annye Villemure.
Abordant ainsi des sujets plus sensibles, voire tabous, elle mentionne s’être inspirée de plusieurs éléments de sa propre vie dans la création du texte Les Botuliques. « Quand je les vivais ces affaires-là, je me disais que c’était sûr que j’étais seule à vivre ça, mais en discutant avec des amies, je me suis rendu compte qu’elles aussi vivaient ça ». Elle ajoute: « Mon but c’est que les femmes dans la salle voient ça et se disent qu’elles ne sont pas seules, puis qu’elles soient au final capables d’en rire ».
L’écrivaine aborde ainsi des thématiques dramatiques, mais les déploie habilement avec humour.
En plus de l’écriture, Annye Villemure assure la mise en scène de la pièce, tout en s’étant impliquée dans les différentes sphères de création.
« La mise en scène c’est beaucoup de travail! Je n’en avais jamais fait. Puis, en réalité, je ne voulais pas la faire, mais on m’a convaincue et je suis contente d’avoir accepté parce que je me dis que pour la première représentation de la pièce, elle sera exactement ce que j’ai en tête de A à Z ».
En effet, la dramaturge a également travaillé du côté de l’interprétation et de la conception des décors, en étant entourée d’une équipe expérimentée. Selon ses dires, le décor des Botuliques serait des plus impressionnants. « C’est un des plus gros décors qu’il y a eu au TGP! C’est une maison à deux étages », dit-elle en riant.
Une première pièce de théâtre
« Moi je veux écrire du théâtre depuis que j’ai 10 ans! Je lisais du Michel Tremblay avant de me coucher. Finalement j’ai fait un DEC en théâtre, puis moi ce que j’aimais beaucoup c’était d’écrire et faire la mise en scène », relève Annye Villemure.
(Photo courtoisie)
À la suite de ses études, elle a quitté le monde du théâtre pendant une dizaine d’années pour faire carrière dans le domaine de la restauration. Elle a ensuite travaillé aux côtés de sa sœur, propriétaire de l’entreprise Fait par une maman.
Il y a quelques années, elle a auditionné pour un rôle dans la pièce Mois d’Août, Osage County présenté par le Théâtre des Gens de la Place. Ayant décroché le rôle, cette expérience de scène lui a redonné la piqûre de l’écriture théâtrale.
L’autrice s’est mise à l’œuvre lorsque Union des écrivaines et des écrivains québécois a ouvert son programme de parrainage. Voulant y participer, la Shawiniganaise avait un mois pour écrire une vingtaine de pages. « Je ne savais pas quoi écrire, je n’avais pas d’idées! J’étais devant mon ordinateur, puis j’ai levé les yeux puis j’ai vu un pot Masson sur mon comptoir, puis je me suis dit ‘’Oh, du cannage de sauce à spaghetti » ».
Voilà ce qui a inspiré le fondement des Botuliques. Dans son écriture, Annye Villemure souhaitait également écrire un rôle aux comédiennes Nathalie Whelan et Rollande Lambert avec qui elle avait collaboré dernièrement.
« On a fait une lecture d’un extrait au 30e du TGP, puis pour vrai, c’était l’euphorie dans la salle. Ça riait, ça n’avait aucun sens! C’était seulement une lecture, puis les filles avaient de la misère à placer leur réplique parce que ça riait trop. Donc je me dis que là, ce sera un peu la même chose », raconte-t-elle.
« Botulique part du mot botulisme qui est une toxine qui peut se produire si on fait mal le cannage. Donc pour moi c’est une pièce qui parle de cannage, mais aussi d’une famille toxique. Elles sont donc des Botuliques », conclut-elle.