L’aréna Jérôme-Cotnoir ne rouvrira pas avant la saison 2025-2026
Fermé depuis février 2023, l’aréna Jérôme-Cotnoir ne pourra pas rouvrir à temps pour la prochaine saison hivernale.La Ville de Trois-Rivières estime que 12 mois de travaux seront nécessaires pour corriger les lacunes structurales du bâtiment. Ceux-ci devraient débuter d’ici l’été.
On se rappellera que l’aréna Jérôme-Cotnoir avait dû être fermé d’urgence à la suite du rapport d’une firme d’ingénieur confirmant que des fissures observables sur les murs intérieurs de l’infrastructure représentaient un danger pour le public à l’intérieur du bâtiment. La Ville a alors constaté, dans les plans et devis de l’époque, que les blocs se retrouvant dans les fondations du bâtiment ne sont pas en béton armé, ce qui cause de la fragilité au bâtiment. Cela fait aussi en sorte que l’aréna ne répond pas aux normes actuelles du Code du bâtiment.
À l’origine, il était question d’une fermeture d’environ un an de l’aréna. Toutefois, les différents tests et analyses effectués au cours des derniers mois ont révélé que la structure était plus atteinte que ce qui avait été estimé au départ.
« On ne connaissait pas toute l’ampleur des dommages l’an dernier. Des entrepreneurs nous disaient que ce serait simple à réparer, explique Éric Angers, directeur de la gestion des eaux et des immeubles à la Ville de Trois-Rivières. On a fait faire l’analyse de la structure de l’aréna et les différents calculs pour avoir un bilan complet de la situation. Des percées exploratoires ont également été réalisées pour vérifier s’il y avait de l’amiante ou du plomb. Finalement, du plomb a été détecté, mais avec les bons équipements de protection individuelle, ça ne vient pas ajouter de complexité aux travaux. »
Les analyses de la structure ont montré que les colonnes étaient sollicitées à 101%, un niveau problématique. Pour leur part, la sollicitation maximale des poutres du toit et des poutres du plancher est respectivement de 90% et 95%, encore des niveaux élevés. Cela vient notamment limiter la quantité de neige supportée par le toit.
« Heureusement, comparativement à 1970 quand a été construit l’aréna, la charge de neige est moins importante au cours d’un hiver. Plutôt que d’opter pour un renforcement des fermes de toit, on recommande de gérer la hauteur de neige sur la structure. Ça demande un suivi, mais au final, on a l’équipe pour le faire et ce sera beaucoup moins onéreux au final », précise M. Angers.
Un renforcement sismique est aussi exigé.
Un montant variant entre 2,4 et 3,6 millions de dollars est envisagé pour la réalisation des travaux, selon l’option privilégiée.
La première option, évaluée à 3,6 M$, prévoit la démolition des murs de blocs, le remplacement des contreventements pour des contreventements conventionnels, l’ajout d’entremise structurale, la réfection de la toiture et la reconstruction de l’enveloppe extérieure.
La seconde option, estimée à 2,32 M$, est similaire, à la différence qu’on miserait sur des contreventements dissipateurs et que la réfection de la toiture serait partielle.
« Il faut souligner que la toiture arriverait toutefois à sa fin de vie dans cinq ou six ans. Refaire une toiture s’élève à environ 1,2 M$ », note Éric Angers.
Dans les prochaines semaines, la Ville de Trois-Rivières lancera les appels d’offres pour les travaux de construction. Le délai imposé par les travaux inclut l’ensemble des étapes administratives et opérationnelles liées au projet. Le chantier de construction, à lui seul, devrait s’échelonner sur une période de sept mois environ.
« Là, on a un plan de match »
Les organisations sportives concernées, dont le sport études, le hockey mineur et le club de patinage artistique, ont été mises au courant qu’elles devront faire une croix sur l’aréna Jérôme-Cotnoir pour la saison 2024-2025.
Pour une seconde saison, les activités se poursuivront donc en fonction d’un plan optimisé et révisé des heures habituelles sur les autres glaces disponibles.
« On a révisé les ratios des heures de glace en fonction du membership. Il y a encore un besoin criant, mais on répond généralement aux besoins. Il y a notamment une équité dans l’affectation des heures. On avait un problème d’heures non utilisées. La situation a permis de favoriser une meilleure communication entre les organisations. Là, on a un plan de match », mentionne Sophie Desfossés, directrice de la culture, des loisirs et de la vie communautaire à la Ville de Trois-Rivières, en soulignant la résilience dont font preuve les organismes dans ce dossier.
Les autres arénas en bon état
« J’ai toujours le souvenir de ce qui est arrivé avec l’aréna Jean-Guy Talbot au Cap-de-la-Madeleine. Dans le cas de Jérôme-Cotnoir, on était devant un état de situation qui amenait à porter des actions précises. Il n’est pas prévu de démolir ou de fermer de façon permanente l’aréna Jérôme-Cotnoir. Ça aurait été une immense déception si on en était arrivé là », commente le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.
La Ville a également fait le bilan de santé de l’aréna Claude Mongrain et du Colisée Jean-Guy Talbot. Bien que certains travaux doivent être envisagés, les deux bâtiments s’avèrent en bon état et toujours propices à la pratique des sports de glace.