Vicky Cloutier : la reine de Marketplace
Le long congé de la fête des Patriotes marque le début de saison des ventes de garage. Tous ces objets qui ne servent plus et dont on veut se débarrasser contre quelques dollars, Vicky Cloutier en fait son pain et son beurre depuis trois ans.
Depuis cinq ans, la résidente du secteur Lac-à-la-Tortue promène sa conférence Épurer sa vie aux quatre coins de la province. « J’ai travaillé douze ans pour une institution financière et quand je suis tombée enceinte, j’ai fait un virage à 180 degrés. J’ai tout vendu pour ne vivre qu’avec le minimum nécessaire », raconte la Shawiniganaise.
De cette nouvelle philosophie de vie et d’un talent inné pour marchander est venue l’idée d’en faire profiter aux autres. « Une amie m’a demandé un jour de vendre de ses affaires parce qu’elle n’avait pas le goût de s’en occuper. Et de fil en aiguille, de plus en plus de personnes me demandaient le même service jusqu’au jour où on m’a demandé de vider une maison au complet. »
En France, on les identifie comme des débarrasseurs de maison, mais Vicky Cloutier n’aimant pas le trop le terme, elle démarre son entreprise en se présentant comme une spécialiste en désencombrement. « Ma mission, elle est à la fois écologique et économique. L’idée, c’est de jeter le moins possible en récupérant le plus d’argent possible. Ce que je fais, tout le monde peut le faire, mais il faut avoir de la patience et une stratégie pour réussir à vendre au meilleur prix », sourit-elle.
En tant qu’intermédiaire entre le vendeur et le client, la femme d’affaires se rémunère en prenant un pourcentage sur les ventes. Dans le cas de 1500$ en plus, une commission de 34% est prélevée et le taux passe à 40% pour les ventes entre 500$ et 1500$. Et en bas de 500$, un prix fixe de 225$ est établi même si de l’aveu de Vicky Cloutier, son agenda est tellement rempli dans les prochains mois qu’elle n’a plus de temps pour ce type de contrat.
La fameuse pandémie…
Celle qui dit faire des ventes de garage depuis l’âge de 5 ans souligne que la pandémie a chamboulé les habitudes. « Les gens ont fait pas mal de ménage, ils avaient juste ça à faire. Tout se vendait pendant cette période, mais là, il y a des affaires plus difficiles à écouler comme des vêtements, des articles de cuisine. Le secret, c’est de trouver le bon acheteur, au bon moment et au bon prix. »
Le bon prix, elle le fixe en analysant les comparables. « Je regarde ce que ça vaut neuf. Il faut aussi vérifier s’il y en a beaucoup déjà en vente. S’il y en a 50, je mets mon prix juste en dessous des autres. Il faut toujours trouver l’équilibre dans tout ça », conseille-t-elle.
Les meilleures périodes pour les ventes de garage selon la spécialiste en désencombrement sont les mois de mai, juin et septembre. « Juillet et août, c’est trop chaud et les gens sont en vacances », dit-elle. Et si les sites d’annonces classées ont dominé durant quelques années le marché de la revente, c’est Marketplace qui gère le monde aujourd’hui. « C’est définitivement LA place pour afficher ses objets. LesPac et Kijiji demeurent quand même bons pour ce qui est du domaine de l’automobile et pour des objets médicaux comme des marchettes ou des chaises roulantes parce que c’est interdit sur Marketplace », analyse Vicky Cloutier.
La Shawiniganaise envisage de reproduire son modèle d’affaires dans d’autres régions du Québec en formant de futurs spécialistes en désencombrement. « J’en ai formé une première aux Îles-de-la-Madeleine. Elle utilise le même modèle et les mêmes stratégies que j’ai mis au point. L’idée d’avoir des franchises, c’est de me multiplier sans être là physiquement même si ça comporte une part de risque également », conclut Vicky Cloutier.
Les trois conseils de Vicky pour une vente rapide
Vendre un objet en bon état
Regarder le marché pour établir un juste prix
Être patient