Des élèves en affaires pour aider les abeilles
Une classe de 6e année de l’école de Pointe-du-Lac (pavillon Beau-Soleil) a mis sur pied une petite entreprise dans le but de sensibiliser la population à l’importance des abeilles.
Depuis le début de l’année scolaire, les 25 élèves de la classe de Christian Hamelin travaillent très fort pour mener à bien leur projet. Dans les prochaines semaines, ils aménageront à l’extérieur un espace fleuri dédié aux abeilles ainsi que des panneaux informatifs tout près du Moulin seigneurial. Les élèves cuisineront également le miel dans le cadre d’un restaurant éphémère.
Le projet a vu le jour quand M. Hamelin a proposé à ses élèves de faire de l’entrepreneuriat. Chaque année depuis 2003, cet enseignant intègre un projet entrepreneurial au programme scolaire. L’idée du projet naît toujours de l’intérêt des élèves.
« Je leur ai demandé de regarder leur environnement. Par exemple, l’an dernier, le projet était axé sur l’actualité et les nombreux féminicides qui ont eu lieu, indique le professeur. Les élèves avaient alors choisi de s’impliquer pour la cause. Ils ont fait de la sensibilisation et ils ont remis un don à la Maison Le FAR pour les femmes victimes de violence conjugale. »
Cette année, les élèves de M. Hamelin ont décidé de sensibiliser la population à la biodiversité, plus particulièrement à l’importance des abeilles. « Parce que 80 % de tout ce qui est vivant dépend de l’abeille », explique Delphine, l’une des élèves de la classe.
Une fois le thème de la biodiversité choisi, ils ont tenu des élections pour élire le président et le vice-président de l’entreprise. Ils ont aussi élu un comptable ainsi que les directeurs et directrices de chaque département de l’entreprise.
Afin de financer leurs actions, les élèves ont confectionné des objets écoresponsables qu’ils ont vendus tout juste avant Noël. Tous les objets avaient un lien avec l’abeille. Ils ont notamment confectionné des chandelles en cire d’abeille. La vente des produits était aussi un prétexte pour expliquer aux clients le projet et les actions entreprises.
« On a décidé des objets qu’on voulait faire et vendre. On a fait une étude de marché, on a regardé ce qu’on avait envie de faire, ce qui nous motivait. Après, on a fait des recherches pour savoir comment fabriquer ce qu’on voulait faire. On avait de l’organisation, un horaire à respecter pour la production », indique Delphine.
« Ce que j’aime de ça, c’est qu’on fait tout par nous-mêmes, renchérit Shelsy, une camarade de classe. On fait nos recherches et la production. C’est motivant. »
En plus des nombreuses compétences entrepreneuriales développées dans le cadre de ce projet, les élèves mettent en pratique les notions apprises en classe. « La fameuse question Pourquoi on fait ça?, je ne l’entends plus. Pourquoi on fait des fractions? Parce qu’on fait de la bouffe. Pourquoi on calcule les nombres décimaux? Parce qu’on ramasse des sous pour payer nos affaires. Quand j’enseigne les fractions, il y en a toujours qui sont moins intéressés. Mais quand on travaille sur l’entreprise, des fractions, tout le monde en fait et tout le monde embarque. Ils sont tous motivés », remarque l’enseignant.
Un dernier sprint
Les sous récoltés par la vente d’objets serviront à la deuxième phase du projet, qui consiste à aménager un espace fleuri à l’extérieur, installer des affiches explicatives et organiser un restaurant éphémère.
« Initialement, on voulait avoir des ruches, mais au fur et à mesure que le projet avançait, on a su que le mieux était d’aménager un espace pour les abeilles sauvages pour vraiment aider la biodiversité, mentionne M. Hamelin. Donc on s’en va vers de l’aménagement. On a pensé à un endroit avec des fleurs pour les abeilles. On a fait une demande à la Ville de Trois-Rivières pour cet endroit. »
« On ne sait pas encore où ce sera précisément, mais on aimerait que ce ne soit pas trop loin de l’école. Ça ne sera pas à l’école même pour ne pas que les enfants se fassent piquer, mais ce sera dans le secteur », ajoute ce dernier.
De plus, la classe a pour projet l’installation d’affiches informatives dans le boisé situé derrière le Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac. Ces panneaux en apprendront plus aux gens sur l’importance de l’abeille et les gestes à poser pour ne pas lui nuire.
« Tout ça devrait se faire d’ici la fin de l’année, précise l’enseignant. Nos affiches sont prêtes, il ne nous manque que l’autorisation de la Ville pour les installer. »
De l’abeille à la table
Et pour clore cette année entrepreneuriale, les élèves vont créer un restaurant, sur deux soirs, où ils mettront de l’avant le miel. Afin de se préparer à cet événement, ils ont accueilli en classe des apiculteurs afin de mieux connaître l’insecte. Ils sont aussi allés visiter l’école d’hôtellerie et d’alimentation de Trois-Rivières pour découvrir les possibilités culinaires du miel.
Avec ces connaissances, ils créeront un véritable restaurant dans une salle de classe, en mai. Avec l’aide de deux cuisiniers de l’école d’alimentation, les élèves vont préparer deux soupers. Chaque soir, 70 personnes dégusteront un repas trois services préparé par les élèves de la classe de M. Hamelin. L’assaisonnement central sera bien sûr le miel. Durant ces repas, des activités de sensibilisation seront au menu.
« J’aime que ce qu’on fait apporte une aide réelle. C’est concret. L’an dernier, c’était pour aider les gens et cette année, c’est pour aider les abeilles. Et ça, ça me touche beaucoup. Je trouve ça important », conclut Éliane, une élève de la classe.
Le saviez-vous?
Le projet de cette classe de 6e année a remporté les finales locales et régionales du Défi Osentreprendre, volet scolaire.