50 millions de livres de margarine produites annuellement à Trois-Rivières
Chaque année, l’entreprise Margarine Thibault inc., située sur la rue Jules-Vachon à Trois-Rivières, produit 50 millions de livres de margarine, soit un peu plus de 22 000 tonnes. Toute cette margarine est vendue aux quatre coins du globe, de la mer des Caraïbes jusqu’en Afrique.
Il s’agit de la seule entreprise de propriété québécoise de cette envergure dans le domaine. « On est dans trois marchés à travers le monde: le commerce de détail (dont font partie les supermarchés), les milieux institutionnels (hôpitaux, restaurants, prisons, etc.) et les boulangeries », énumère Nicolas Adam, copropriétaire de Margarine Thibault inc.
Dans le commerce de détail, on retrouve les produits de l’entreprise trifluvienne sous plusieurs marques : Nuvel, Thibault, Bergeron, etc. Mais ce que l’entreprise fait principalement, ce sont les marques privées du genre Irresistibles.
« Chaque chaîne a sa marque privée et on en fait à l’échelle de la planète pour différentes chaînes, précise M. Adam. Dans le commerce de détail, on est plus actif dans les marques privées que dans nos marques à nous. »
Dans les milieux institutionnels, les margarines produites à Trois-Rivières sont vendues à la fois en très petit et en très grand format. « On vend de petites portions de 7 grammes et des chaudières pour les cuisines, indique M. Adam. On vend aux institutionnels comme les hôpitaux, les restaurants, les prisons et les garderies. »
Enfin, le troisième marché et également le plus gros est celui des boulangeries industrielles et artisanales. « On fournit des boulangeries à travers le monde. On est une des seules compagnies de notre genre à faire des produits biologiques, alors on peut exporter nos produits très loin, fait remarquer M. Adam. On fait des produits de spécialité, dont des équivalents de beurre de cacao et des shortenings modifiés pour des garnitures de desserts. »
Margarine Thibault vend au Québec, mais son plus grand marché, c’est l’Ontario. L’entreprise vend également beaucoup aux États-Unis et exporte, entre autres, dans la mer des Caraïbes, en Amérique du Sud, en Afrique et en Polynésie.
Une croissance soutenue
Dans les 6-7 dernières années, l’entreprise connaît une croissance de plus de 10 % par année. Tout cela génère des projets. « On est en train d’agrandir, mentionne M. Adam. Ça va s’échelonner sur les deux prochaines années. On a des projets d’automatisation. Certains viennent de finir, d’autres vont commencer. L’agrandissement, c’est pour se faire plus de place pour les machines, pour l’automatisation. C’est aussi pour avoir plus de place pour la réception des huiles, le laboratoire, l’entreposage, etc. On a des besoins un peu partout. »
Ces dernières années, l’équipe est passée d’environ 45 employés à 70. Toutefois, l’entreprise recherche toujours de la main-d’œuvre pour poursuivre sa croissance. « Trois-Rivières est bien située pour nous. C’est une ville portuaire et on est près de grands axes routiers. On est bien placé et concurrentiel », fait valoir M. Adam.
Quatrième génération
Nicolas Adam et sa sœur Catherine sont la quatrième génération de la famille Bergeron à la tête l’entreprise familiale. « Ç’a commencé en 1913 avec mon arrière-grand-père Joseph Eudore qui faisait du beurre, raconte M. Adam. L’entreprise est née à Bromptonville (qui a été fusionnée avec Sherbrooke) et s’appelait J.E. Bergeron et fils. »
« Ensuite, mon grand-père Philippe a acheté l’entreprise, poursuit ce dernier. Il est passé du beurre à la margarine pour des raisons d’approvisionnement à une certaine époque. Plusieurs années plus tard, mon grand-père et mon oncle Bernard ont entrepris des démarches pour acheter Margarine Thibault à Trois-Rivières et pendant un certain temps, on a eu deux usines : une à Trois-Rivières et une à Bromptonville. En pleine acquisition de Margarine Thibault, mon oncle est décédé et c’est ma mère Danielle qui a pris sa relève. »
Cette dernière est d’ailleurs toujours la présidente de l’entreprise. Dans ses premières années à la tête de l’entreprise, au tournant des années 2000, toute la production a été centralisée à Trois-Rivières.
Quant à eux, Nicolas et Catherine Adam ont grandi dans l’entreprise bâtie par leur famille. Ils y ont travaillé étant plus jeunes, mais ont pris des chemins différents après leurs études… avant de faire un retour aux sources.
« J’étais à l’université pour un doctorat en économie quand ma mère a parlé de céder sa place, se souvient M. Adam. J’ai décidé de venir l’aider à ce moment-là. Puis, j’ai décidé de rester et de prendre les rênes de l’entreprise avec l’une de mes sœurs. Catherine travaillait dans une multinationale et je l’ai courtisée pour qu’on achète ensemble. On a des personnalités et des aptitudes complémentaires et on s’aime beaucoup, alors c’était naturel. »
Le duo frère-soeur a acheté en 2018 et depuis, les projets s’enchaînent.