Une entreprise de repas instantanés pour soutenir un projet social

Laurence Bruneau a un rêve. Depuis quelques mois, la jeune Trifluvienne s’imagine fonder une entreprise qui servirait à financer un projet social. Portée par ce rêve, elle a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme La Ruche. Elle souhaite ainsi amasser une somme de 60 000 $ nécessaire au démarrage de l’entreprise. 

DéshydrAction, c’est le nom qui a été choisi pour la future entreprise. Elle se spécialiserait dans la préparation de repas déshydratés instantanés et prendrait à sa charge le projet social Aliments déshydratés pour s’alimenter. Cette initiative vient de l’organisme Le Bon Citoyen, qui cherchait à combler un besoin des personnes en situation d’itinérance ou en situation d’urgence alimentaire. Depuis quelques mois déjà, le projet social permet à des personnes de se procurer des repas qui ne nécessitent aucun moyen de conservation.

« DéshydrAction, c’est un projet d’entreprise québécoise qui déshydraterait des aliments à l’échelle industrielle pour en faire des repas instantanés sains et nutritifs, explique Laurence. Les repas seraient ensuite vendus au grand public sur le site web de l’entreprise et dans les épiceries. »

Les profits de l’entreprise DéshydrAction assureraient la pérennité du projet social, qui est présentement financé par des fonds publics. « Tout part du projet social, indique Laurence. Je travaille sur ce projet depuis le tout début, depuis presque un an. Je suis dans la logistique, dans les recettes. C’est de là que j’ai pu voir tout ce qui se passait et que l’idée m’est venue de lancer la campagne de financement participatif. »

« J’ai vu le potentiel, que ça pouvait aller plus loin, renchérit cette dernière. J’ai vraiment une passion pour la cuisine et une passion pour aider les gens. Aider les autres, ça me tient à coeur. Quelqu’un qui achète un repas déshydraté achète bien plus que seulement ça. Cette personne permet aussi à quelqu’un d’autre de se nourrir. C’est ce qui fait que ça devient différent de toutes les autres entreprises en transformation alimentaire. L’objectif est et restera toujours d’aider des gens qui sont dans l’urgence alimentaire. » 

Des dizaines de personnes aidées chaque semaine

Ce sont des dizaines de personnes qui gravitent autour du projet social, des bénévoles aux dirigeants d’organismes communautaires. Toutes les recettes sont créées à partir d’aliments récupérés.

« On va dans les banques alimentaires, notamment, pour aller chercher ce qu’ils n’ont pas pu passer. On ramasse surtout des légumes qu’on vient préparer ici, dans nos locaux au Sanctuaire. On est un plateau de travail pour des gens qui, par exemple, ont un trouble du spectre de l’autisme. On coupe les légumes, on les met sur des plaques et on les envoie au déshydrateur. Après, on assemble les recettes », énumère Laurence. 

Plusieurs recettes sont offertes à ce jour, dont un mélange à burrito végé. Chaque semaine, les sachets contenant les ingrédients déshydratés sont envoyés dans les banques alimentaires et les organismes communautaires, qui en font ensuite la distribution en fonction des besoins.

« Ça aide environ une soixantaine de personnes par semaine ici, mais l’objectif avec l’entreprise DéshydrAction, c’est de répondre aux besoins partout au Québec, pas seulement ceux dans la région. »

Partir sur des bases solides

Le montant amassé dans le cadre de la campagne de financement participatif D’la Bouffe pis d’l’Amour servira à financer l’ensemble du prédémarrage de l’entreprise. Cette phase comprend l’étude de marché, des tests de production, des études en laboratoire pour tester les produits et choisir l’emballage adéquat, l’acquisition de toutes les informations nécessaires au plan d’affaires, du coaching et du mentorat, ainsi que la rédaction des documents nécessaires pour l’obtention du financement essentiel au démarrage.

« Ce sont toutes des étapes nécessaires pour assurer le succès et la pérennité de l’entreprise, soutient Laurence Bruneau. Si on lance cette campagne, c’est parce qu’on pense que c’est vraiment nécessaire pour le projet. »

Difficile à ce stade de dire quelle forme prendrait l’entreprise, si elle aurait pignon sur rue ou même combien d’emplois elle permettrait de créer. « C’est pour ça qu’on fait la campagne. C’est pour répondre à ces questions et s’assurer que peu importe où ce sera, ce soit un endroit adapté, efficace et ergonomique », explique Laurence. 

Il reste encore près de 50 jours à la campagne de financement D’la Bouffe pis d’l’Amour sur La Ruche.

Pour y participer : https://laruchequebec.com/fr/projet/dla-bouffe-pis-dlamour–deshydraction