Steve Bannon est reconnu coupable d’outrage au Congrès pour son refus de comparaître
WASHINGTON — Steve Bannon, un allié de longue date de l’ex-président américain Donald Trump, a été reconnu coupable, vendredi, d’accusations d’outrage au Congrès pour avoir ignoré une assignation à comparaître devant la commission de la Chambre des représentants qui enquête sur l’insurrection du 6 janvier au Capitole.
À l’issue d’un procès qui a duré près de cinq jours, devant un tribunal fédéral à Washington, il a été reconnu coupable sur deux chefs d’accusation: avoir refusé de comparaître et avoir refusé de fournir des documents, en réponse à l’assignation de la «commission du 6-janvier».
Chaque chef d’accusation est passible d’une peine minimale de 30 jours de prison, mais d’une peine maximale d’un an, dans une prison fédérale. Il connaîtra sa peine le 21 octobre.
Le jury de huit hommes et quatre femmes a délibéré pendant un peu moins de trois heures avant de rendre son verdict, vendredi.
L’accusé, âgé de 68 ans, avait refusé de témoigner jeudi à ce procès et ses avocats n’ont appelé aucun témoin, plaidant plutôt que le juge devrait rejeter ces accusations «non prouvées».
Steve Bannon était conseiller non officiel de M. Trump au moment de l’insurrection du 6 janvier 2021. La commission, qui a tenu jeudi soir une audience aux heures de grande écoute, a appris l’existence de commentaires de M. Bannon sur la stratégie postélectorale de M. Trump.
La commission souhaitait l’entendre parce qu’elle avait des informations selon lesquelles M. Bannon était activement impliqué dans la planification, la logistique et la collecte de fonds pour les efforts du président défait visant à faire annuler les élections de 2020 et empêcher le Congrès de certifier la victoire du démocrate Joe Biden.
L’assignation à comparaître de la commission de la Chambre exigeait tous les documents ou communications relatifs à M. Trump et à d’autres membres de son entourage, y compris l’avocat Rudy Giuliani et des groupes extrémistes tels que les Proud Boys et les Oath Keepers.
Evan Corcoran, l’avocat de M. Bannon, a fait valoir au procès que les accusations portées contre lui n’étaient motivées que par la partisanerie. Il a aussi plaidé que l’accusé avait engagé des négociations de bonne foi avec la commission au sujet de ses préoccupations concernant le témoignage. «Personne n’a ignoré l’assignation», a assuré Me Corcoran devant le jury.
L’avocat a soutenu que la date de comparution de M. Bannon devant la commission était flexible tant que les deux parties négociaient sur le calendrier.
Les avocats de M. Bannon n’ont pas pu appeler à la barre la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ou des membres de la commission.