Des feux de forêt brûlent à travers l’Europe, en pleine canicule
LISBONNE, Portugal — Des pompiers combattaient mercredi des feux de forêt au Portugal, en Espagne, dans le sud de la France et ailleurs en Europe, dans le contexte d’une canicule inhabituelle que certains experts attribuent aux changements climatiques.
Au Portugal, le commandant de la protection civile, André Fernandes, a révélé que de multiples incendies ont entraîné l’évacuation de plus de 600 personnes. Environ 120 personnes ont eu besoin de soins médicaux. Un pompier et un civil ont été blessés plus grièvement, a dit M. Fernandes.
Des avions-citernes ont aidé quelque 1300 pompiers à combattre les pires incendies dans le centre du pays. Un millier d’autres sapeurs étaient déployés ailleurs.
La canicule européenne a aussi causé des incendies en Espagne, en France et en Turquie.
Plus de 800 pompiers essayaient de maîtriser un sinistre près de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, selon les dirigeants locaux. Les flammes ont éclaté mardi près des villes de Landiras et de La Teste-de-Buch, et les sapeurs tentaient toujours de les circonscrire mercredi matin.
Environ 6500 personnes ont été évacuées de terrains de camping et de villages dans ce secteur boisé. Le bilan est incertain. Les flammes ont incinéré une vingtaine de kilomètres carrés.
Des images tournées par les pompiers montrent des flammes avivées par le vent qui se propagent rapidement et un horizon noirci par la fumée.
L’administration régionale a interdit toute activité dans les zones boisées vulnérables. Plusieurs régions du sud de la France sont sur un pied d’alerte pour les feux de forêt en raison d’un temps sec et chaud, et de vents vifs. Des feux de forêt ont brûlé la semaine dernière dans le Gard, dans le sud-est de la France.
Le Portugal a une longue expérience des feux de forêt meurtriers, notamment en 2017 quand les flammes avaient fait une centaine de victimes. Le Portugal a depuis amélioré sa gestion des forêts et ses stratégies pour combattre les incendies, et on ne rapporte pas d’autres pertes de vie.
Le Portugal a enregistré l’an dernier son nombre le plus bas de feux de forêt depuis 2011. Toutefois, une masse d’air chaud et sec soufflée vers l’Europe par des vents africains pousse le mercure vers de nouveaux sommets sur la péninsule ibérique.
Une température de 46 degrés Celsius est ainsi anticipée mercredi et jeudi dans la région d’Alentejo, dans le centre du Portugal. Les responsables ont dit que 96 % du pays était touché par une sécheresse «extrême» ou «grave» à la fin du mois de juin.
Plus d’une trentaine de kilomètres carrés ont été détruits seulement dans le district de Leiria, tout juste au nord de Lisbonne, a révélé le maire Goncalo Lopes au diffuseur public portugais RTP.
Le mercure a atteint 43℃ dans plusieurs villes du sud de l’Espagne voisine mardi.
Plus de 400 personnes ont été évacuées mardi en raison d’un incendie de forêt qui a détruit 35 kilomètres carrés de terrain dans l’ouest de l’Espagne.
Des dirigeants de l’Union européenne ont prévenu la semaine dernière que le réchauffement planétaire est responsable de l’été très chaud et sec que connaît le continent jusqu’à présent. Ils ont demandé aux dirigeants locaux de se préparer à des feux de forêt.
Cayetano Torres, du service météorologique national espagnol, a dit que la canicule «inhabituelle» et le manque de pluie au cours des derniers mois sont des conditions idéales pour les incendies.
«Ce sont des conditions parfaites pour la propagation des feux, et quand on y ajoute le vent, la propagation est garantie», a-t-il dit.
Dans le sud-ouest de la Turquie, des flammes ont pris naissance près du village de Mesudiye, près de la station balnéaire de Datca sur la mer Égée, et elles menaçaient des maisons dans la région, a prévenu le bureau du gouverneur provincial. Au moins neuf hélicoptères et cinq avions ont été déployés pour arroser l’incendie, a-t-il ajouté.
L’été dernier, des feux de forêt décrits comme les pires de l’histoire de la Turquie avaient dévasté des forêts dans les régions méditerranéennes et égéennes du pays, faisant au moins huit morts.
Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan avait été pris à partie pour son manque de préparation, et notamment pour l’absence d’avions-citernes modernes.