L’histoire des anglophones de la région mise en lumière

On connaît peu l’histoire des personnages historiques anglophones qui ont évolué en Mauricie depuis l’ère de la Nouvelle-France, à l’exception de certains personnages politiques. Le Centre d’accès pour services en anglais de la Mauricie/Centre-du-Québec rectifie le tir grâce à un balado From Burton to Barton.

Le balado, réparti en 25 émissions d’une quarantaine de minutes chacune, couvre la période allant de l’arrivée de Ralph Burton comme gouverneur militaire de Trois-Rivières en 1760 jusqu’au décès de Brian Barton, universitaire et militant trifluvien, en 2015.

« Quand on parle d’une communauté, c’est intéressant d’avoir une idée de son histoire. Cependant, on ne trouvait personne qui connaissait en profondeur l’histoire des anglophones en Mauricie. On est entré en contact avec l’historien François Roy. C’est là qu’on a décidé d’axer le projet sur des personnalités anglophones », raconte Julie Miller, coordonnatrice des projets culturels au Centre d’accès pour services en anglais de la Mauricie/Centre-du-Québec.

D’une émission à l’autre, on voit défiler 12 hommes et 11 femmes qui ont marqué l’histoire régionale, que l’on pense au marchand Aaron Hart, à la seigneuresse Elizabeth Wilkinson, le patron des Forges Matthew Bell, l’industriel Charles Ross Whitehead ou encore la sportive Vivian Dober.

« On a mis en place une ligne directrice qui court à travers notre histoire, ce qui permet de mettre le focus sur eux, indique l’historien François Roy. Ce projet a surtout nécessité une connexion entre Julie et moi. On avait chacun notre bout de l’histoire des anglophones en Mauricie. On a mis ensemble nos morceaux du casse-tête, »

La famille de Julie Miller est d’origine trifluvienne. Elle a grandi à Montréal après avoir passé son enfance à Trois-Rivières. Ce projet résonne fort en elle. « Je vois ce projet comme une porte ou une fenêtre, ajoute Julie Miller. Ça permet d’ouvrir une fenêtre sur une partie de l’histoire de la région et sur des personnages ayant eu des parcours différents. »

Il était également primordial pour la chargée de projet de s’attarder aux femmes qui ont marqué l’histoire régionale, bien que l’on retrouve peu d’informations sur elles.

« Pour nous, c’est un point de départ. On a fait plusieurs découvertes. On peut penser à Elizabeth Wilkinson qui ne s’est pas mariée et qui a géré une ferme à Yamachiche avant d’être assermentée seigneuresse. Pourtant, malgré tout ça, il n’y a rien à son nom pour commémorer sa mémoire », souligne-t-elle.

« Notre seule embûche, c’est l’indifférence des gens par rapport à l’histoire des anglophones dans la région, comme si ça ne nous appartenait pas. On est en train de récupérer l’histoire des autochtones. On pourrait aussi récupérer l’histoire des anglophones parce qu’à Trois-Rivières, ils n’ont jamais été nombreux, mais ils ont été très influents », note François Roy.

« Comme le balado est entièrement en anglais, il n’est pas nécessairement accessible à tous, mais Julie Miller et François Roy travaillent sur des conférences en français en complément au projet de balado. Une première est déjà planifiée le 13 février en après-midi à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la culture.

« Le Centre d’accès aux services en anglais existe depuis trois ans, précise Julie Miller. Il est dans notre mandat de créer des ponts entre la majorité francophone et la communauté anglophone du territoire. Ce qu’on remarque, c’est que la communauté anglophone est à très forte majorité bilingue. »

Le série d’émissions From Burton to Barton, en anglais, est disponible sur Spotify,Google Podcasts ou sur le site du balado au https://mcqviewsandvoices.buzzsprout.com/ . Le projet pourrait connaître une suite éventuellement.

(En collaboration avec Audrey Leblanc)