Télésurveiller des aînés en perte d’autonomie grâce à leurs vêtements
TECHNOLOGIE. Incorporer de nouvelles technologies dans les vêtements de personnes aînées à mobilité réduite afin de surveiller, en temps réel et à distance, leur état sera chose possible bientôt, le Centre collégial de transfert de technologie en télécommunications (C2T3) travaillant actuellement sur ce projet.
«Ce n’est plus de la science-fiction! L’intelligence qu’on a pu acquérir ces derniers temps autant dans l’industrie du textile que dans les nouvelles technologies d’informations est aujourd’hui une réalité concrète qu’on peut appliquer», lance Tayeb Medjeldi, directeur du C2T3.
Le C2T3 a reçu une subvention de 200 000$ sur deux ans du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science pour développer un projet de télésurveillance en perte d’autonomie.
Concrètement, cela permettra de suivre à distance et en temps réels des événements critiques des personnes portant le vêtement.
«Ce projet consiste à intégrer une technologie dans le vêtement dans un contexte de maintien à domicile des personnes âgées. On vise essentiellement les personnes à mobilité réduite en préconisant l’utilisation de censeurs dans les vêtements, dans le dos ou derrière le cou. Ce projet cadre avec l’intérêt du gouvernement de miser davantage sur le maintien à domicile des personnes âgées», explique M. Medjeldi.
Cela permettra de suivre en temps réel et à distance le comportement actif des individus, le monitoring des activités, suivre leur bien-être et détecter automatiquement la plupart des urgences, telles que les chutes, une posture inadéquate, un affaissement, une collision, etc.
Adapter la technologie au besoin
Cette technologie est composée de tout un système: un capteur intelligent pour détecter automatiquement les situations critiques, un accéléromètre pour détecter la posture de la personne qui porte le vêtement, un GPS pour détecter la position de la personne, ainsi qu’un élément de communication recueillant toutes les informations émanant des capteurs pour les transmettre à un système de télésurveillance à distance.
«Tous les éléments miniaturisés existent actuellement. On les retrouve entre autres dans les téléphones intelligents et les tablettes. On les adapte simplement à un besoin particulier. On vient de commencer à travailler sur un prototype et ça avant bien, surtout avec l’aide de notre partenaire qui a déjà développé certains capteurs», précise M. Medjeldi, confiant de livrer le prototype à HKS Technologie, une entreprise du secteur des technologies biomédicales, d’ici deux ans, voire moins.
«Oui, l’acquisition d’un vêtement entraînera une dépense supplémentaire, mais c’est une technologie qui ne devrait pas coûter trop cher à grande échelle», souligne-t-il.
Dans les mines
M. Medjeldi prévoit que cette technologie pourrait être appliquée, à court terme, dans des domiciles ou des centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD).
Il n’est pas exclu d’étaler ensuite la technologie développée dans des milieux confinés comme des minutes pour surveiller à distance le positionnement et l’état des travailleurs.
Ce projet est développé en collaboration avec Vestechpro, un Centre collégial de transfert en technologie de l’habillement affilié au Cégep Marie-Victorin.
Le C2T3, c’est… …un centre de transfert technologique intégré au Cégep de Trois-Rivières visant à soutenir le développement technologique des entreprises spécialisées en télécommunication. On y retrouve des professionnels possédant une veste expérience en Télécommunications et Réseaux, une équipe formée de scientifiques, docteurs, ingénieurs, techniciens, installateurs et gestionnaires de projets.
Les soins à domicile au Canada En 2012, pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus, ayant reçu une forme d’aide quelconque à domicile pour un problème de santé de longue durée, une incapacité ou des besoins liés au vieillissement. Près de 9 Canadiens sur 10 qui reçoivent des soins à domicile comptaient sur l’aide des membres de la famille et des amis, et environ la moitié d’entre eux obtenaient l’aide de professionnels. (Source: Statistiques Canada 2012)